-->

Mes pérégrinations au Cambodge et Vietnam en 2008

Acte I - Russie

Moscou  le 16 août 2008

Enfin, je pose les pieds en Russie. L'aéroport n'a rien de remarquable, sinon qu’il est vraiment peu accueillant, sale, et tristounet. Pour obtenir un renseignement, que ce soit en anglais ou en français et même en javanais, c’est comme aller chercher une goutte d'eau au Sahara. Les moscovites sont d’une amabilité à vous couper le souffle. J’avais vraiment l’impression de les gêner dans leurs façons d’être si peu souriants, si peu aimables, si peu courtois et si peu enclins à travailler; comme à Cuba, avachi(e)s derrière leur comptoir. Dur-dur d’être touriste ici. Après quelques heures ennuyeuses, je prends un Tupolev, de l’Aeroflot avion et compagnie que je n’aime pas du tout. Le service à bord est déplorable, le repas plus que… et les hôtesses si mal habillées et si peu aimables que je me serais cru sur un vol charter à deux euros. Aucune d’elles n’avait de costume identique. Celle qui m’a servi, avait un âge canonique, une tenue plus que négligée, bonne à mettre en « retraite de Russie ». C‘est tout dire ! Le vol se passe normalement et à l’atterrissage les passagers applaudissent; absurdité que je ne comprends que dans le sens où ils avaient très peur de ne pas atterrir vivants. Le pilote ne fait rien d’extraordinaire en posant son coucou. N’est-ce pas ?

Depart

Acte II - Thaïlande 

Bangkok  le 17 août 2008

Un voyage épuisant, un jet-lagged non absorbé et je reprends mes esprits. Bangkok depuis mon dernier séjour 18 ans auparavant est devenue tentaculaire, verticale et horizontale. Toujours aussi tentatrice, bruyante et polluée. Ici nous sommes toujours aussi bien accueillis et considérés, quel plaisir. Une visite rapide de la ville, un massage un tantinet coquin mais réparateur et je prendrai le train pour Phnom Penh muni de mon nouvel objectif Nikon de 70x300 obtenu pour un prix défiant toute concurrence.

Dame et pigeons

De Bangkok à Phnom Penh via Poipet le 20 août 2008

Une nuit agitée, une course folle en taxi, le métro et encore un taxi, car évidemment je suis descendu une station trop tôt, dans les rues complètement asphyxiées de pollution, de circulation et de vacarme. Je suis arrivé à la gare où j'ai à quelques minutes près, failli rater mon train. Le trajet partagé avec les moines et les ouailles fut agréable et superbe. Dès mon arrivée à la frontière, vers 18 heures je suis gentiment amené au poste de douane pour établir mon visa moyennant 300 baths et pour 50 de bakchich, je suis dispensé de la photo obligatoire, que je n'ai d'ailleurs pas.

Monk dormeur

Poipet  le 21 août 2008

Petit guest-house frontalier et me voilà reparti au petit matin pour franchir la frontière. Au passage, je me fais sermonner par un douanier car je passais, sans faire valider mon entrée par le tampon magique qui ouvre les portes du fabuleux territoire khmer. Je suis assailli par une cohorte de gens qui me harcèlent de je ne sais pas quoi, car la langue khmer m'est absolument inconnue. Une fois encore j'ai été sur le point de rater le bus... Cinq à six heures plus tard, je m’installe dans une guest-house de Phnom Penh à 8 dollars la nuit. Salade khmer au dîner et au lit car je suis épuisé.

Pagode à Poipet

Acte III - Cambodge

Phnom Penh   le 23 août 2008

Phnom Penh est une ville assez agréable où les grands immeubles sont absents; ouf. Quelques vestiges architecturaux d'une présence française et une multitude de temples, de moines, de touk-touk et de salons de beauté, de manucures, de pédicures et de massages, où il y a une heure je suis allé me détendre les muscles. Halte là, je vous vois venir bande de pervers; rien de sexuel, que du bien-être, que du bonheur. Que de photos à faire; Maud, je pense à toi. Demain c'est dimanche, et c'est un autre jour; farniente. Je m'intéresse à des joueurs qui pratiquent un jeu ancestral qui se joue avec un volant qu’on s’envoie avec la plante des pieds et c'est une gymnastique assez difficile. L'un d'eux vient à ma rencontre afin de voir mon Nikon et m'offre gentiment un volant; sympa non ? Mardi au petit matin je pars réaliser un de mes rêves très ancien: Angkor.

A Siem R

Siem Rep & Angkor   le 25 et 28 août 2008

Le site d’Angkor est si vaste que trois jours au moins sont nécessaires à sa découverte. Dans une forêt tropicale, se cachent ici et là une multitude de temples dédiés aux croyances. Les tombeaux, les statues, pullulent. Je n'arrête pas de monter, de descendre, de monter à nouveau et de redescendre; c'est épuisant, mais si beau. Le plus grand, mais pour moi, non pas le plus beau est certes celui de Angkor Wat. Les paysans s'échinent dans les rizières, le dos courbé à planter ce riz si difficile à cultiver et qu’on nous vend si cher. Et eux, quel profit ont' ils de tous leurs efforts ? Les pêcheurs pêchent quelques rares petits poissons. Mon Nikon n'arrête pas de s'emballer, comme moi, car tout est un régal pour l'objectif. J'ai quelques clichés superbes. Mon chauffeur de touk-touk me guide dans cette forêt immense et me fait découvrir ses trésors. Le Cambodge est magnifique. Il y à peine vingt ans ce pays finissait de subir la folie des Khmers Rouges. Dommage de ne pas savoir ce que pensent ces gens-là. D'ici un à deux jours en attendant le visa vietnamien, je prendrai le bus pour Hô Chi Minh.

Angkor Wat

Acte IV - Vietnam

Hô Chi Minh   le 31 août 2008

Si Hô Chi Minh ne gratte pas encore le ciel comme Bangkok, elle étend ses tentacules dans un sens horizontal assez impressionnant. Bruyante de ses dizaines de dizaines de milliers de motos, la ville n'est comme toutes les grandes villes de ce monde que peu agréable. Je n'ai retrouvé les sites que j'avais découverts avec l'aide de mon pousse-pousse de ce moment, que très difficilement. Hô Chi Minh a grandi; énormément. Au guidon de ma moto-bike, je parcours la ville de long en large, je découvre les pagodes encensées de ces odeurs si agréables et si enivrantes et mon Nikon n'arrête pas de shooter ici et là. Beaucoup de photos, de belles photos....Le massage n'eut rien d'exceptionnel, sinon que cette trop jeune masseuse en voulu plus, et que, moi non plus. Encore une nuit dans cette ville de...ouf.

Ho

Mui Ne  le 02  septembre 2008

Comme il est difficile, cher et contraignant de voyager en train au Vietnam, je suis parti ce matin vers 8h00 de Hô Chi Minh en bus (comme je n'en avais jamais vus: 24 places, allongé comme dans un lit, air conditionné, et concert de klaxon. Me voilà après cinq heures à Mui Ne, station balnéaire, dans un bungalow bien ombragé qui me rappelle Kho Samui, propre et pas cher, au bord de la mer de Chine, dans laquelle un bain s'impose. Tout le long des routes environnantes s'échappent les odeurs de poissons séchés, ce qui me guide vers une bâtisse où femmes et hommes travaillent très dur à préparer la mixture qui va servir à la fabrication du "Nước Mắm", spécialité du coin. PhanThiết à une quinzaine de kilomètres est la ville, où viennent se ravitailler de nombreux Vietnamiens de toutes les régions. Visite des dunes de sables rouges en évitant celles de sables jaunes qui sont trop éloignées; il fait si chaud. Le lendemain je me rends à la ville voisine où, au sortir d'une pagode dans laquelle se dresse le squelette d'une baleine, des pêcheurs me montrent la fabrication de ce bateau rond, en bambou, qu'ils appellent "chaloupe" et qui leur sert pour la pêche. Ils me font goûter un morceau de calamar baignant dans une sauce noire, me servent un alcool de riz, et tout en riant joyeusement, me prennent en photo dans la "chaloupe", sur le fond plat qu'ils avaient commencé de tresser. Par gestes ils me dévoilent la fabrication de cette embarcation. Je repars content de cette journée. Mui Né est vraiment très agréable, donc incontournable, surtout en basse saison.

Remontee des filets

Dalat  le 07 septembre 2008

Après un voyage de cinq heures pendant lesquelles le chauffeur a usé de son avertisseur plus que moi en 40 années de conduite, je suis arrivé à Dalat, ville qui se trouve sur les plateaux, fraîcheur assurée. Des serres de gerberas, de roses, de la culture du café, d'autres plantes et de tourisme, semblent virent les "Dalatois". La ville est superbe, enclavée entre une multitude de collines verdoyantes. On s'y sent bien. Dormir, manger et se déplacer pour environ 15 euro sont à ce petit prix. Je chevauche ma moto-bike par monts et par vaux à travers une végétation luxuriante pour ramener quelques clichés. J`ai réussi à trouver Linh An, sis à 40 km Dalat, où le grandissime "Happy Buddha" trône majestueusement en se marrant comme un gosse qui vient de faire une bêtise, caché derrière la pagode qui lui est dédiée. Quelques autres, toutes aussi belles se cachent aussi. Je rentre, las de ce long périple et je me dirige vers cet hôtel quatre étoiles ou les massages sont des plus bénéfiques, dit-on. Sauna, bain de vapeur, bain de pieds dans un luxueux hammam et remise en forme par une jeune masseuse qui ne tarde pas de me proposer quelques faveurs, moyennant beaucoup de dollars; étonnant dans ce genre d'endroit. Ce matin après avoir pris des photos d`une pagode où étaient rassemblés quelques gens qui priaient, j'ai finalement retrouvé ce que j`avais repéré le jour d'avant; le barber-shop où j'allais me faire raser de près, et avoir une peau de bébé. Dernière ballade en deux roues autour du lac où des embarcations de fortune en forme de canards, voguent paisiblement, promenant touristes et enfants. Les pédalos qui sont dans un triste état restent à quai. Je laisse la moto pour finir de découvrir à pied, les rues et ruelles de Dalat. Demain via Nha Trang et ce sera un autre jour, vers la plage et la chaleur.

Happy Buddha à Dalat

Nha Trang   le 10 septembre 2008

Nous sommes partis vers 7h30 dans un bus plutôt sale mais somme toute confortable. Bien que le chauffeur ne soit pas un adepte du tonitruant avertisseur, il n'en est pas moins celui qui dans les descentes vertigineuses qui nous mènent de Dalat à Nha Trang met son levier de vitesse au point mort. J'avais hâte de retrouver une route horizontale qui le ferait enclencher un rapport de vitesse qui nous ferait aller de raison. Une petite appréhension, surtout quand je voyais défiler les ravins et les précipices. De temps en temps, une voie de dégagement de sécurité pour ceux qui auraient des soucis avec leurs freins, faisait son apparition et me rassurait, quoique ! Bon, nous sommes arrivés sous la pluie des moussons à Nha Trang, ville côtière, balnéaire et très touristique. C'est une très belle station, mais les pluies incessantes ne me font pas découvrir le réel charme de cette ville. Je remonte mes souvenirs d'une guerre, finalement pas si lointaine. Nha Trang, Dha Nang, Haiphong, Apocalypse Now et....Je me rends compte que dans chaque ville se cachent des bouddhas, des pagodes et encore des bouddhas; celui debout et celui couché d'ici sont superbes. Pas de précipitation (beaucoup de pluie, maître Capello), mais je ne m'attarderai pas trop.

Parasols couchés

Hoi An  le 11 septembre 2008

Départ de nuit vers Hoi An. Je suis retombé sur le fou du klaxon, mais son concert fut limité car de nuit il n'eut pas trop l'occasion de se servir de son jouet. Que cela ne tienne; le silence fut nocturne mais le concert reprit de plus belle au petit matin. Je ne suis pas fatigué de ce voyage de quelques douze heures car j'étais allongé et j'ai pu dormir. Je pars donc après une bonne douche à la découverte de cette nouvelle ville. Hoi An est bondée de touristes, les prix s'en ressentent et toujours cette agression continuelle et lassante des petits commerçants qui vous assaillent de, "hello sir, where do you come from, good price for you" etc. La ville est très étendue et les abords de rivière Hoai emplis d'une multitude d'échoppes, dans un ensemble de petites rues où les bâtisses de couleur ocre-jaune qui les abritent sont coincées les unes à côté des autres. Les ruelles sont très fleuries et offrent quelques beautés d'architecture. De nombreuses galeries d'art plus ou moins artistiques, d'échoppes de tissus, de soieries, de chaussures, de souvenirs et d'articles artisanaux. Le vieux marché est comme tous ceux que je visités ; coloré, sale, malodorant; la difficulté tient du fait que les parasols qui se touchent les uns les autres sont si bas que je suis continuellement plié en deux. Mais comme j'aime y traîner mes savates. Je suis allé dans les rizières où les paysans ont déjà commencé la récolte du précieux riz. Toujours autant de gentillesse et je n'ai aucun refus pour faire mes photos. Souvent eux-mêmes me sollicitent, avec un petit sourire au coin des lèvres qui précède un: one dollar ? Que nenni. Ils me font des signes pour me dire au revoir et rigolent de je ne sais quoi. Une chose me choque depuis que je suis dans ce pays; au restaurant où dans les gargotes, les vietnamiens mangent salement. Ils jettent tout par terre, papiers, bouteilles, restes de nourritures, crachent à terre leurs déchets et quand ils quittent la table, il reste comme une porcherie. En sortant hommes ou femmes gratifient leur bon repas par des éructions bruyantes et par un jet de crachat. Etonnant! A chacun son savoir vivre

Da Nang  le 12 septembre 2008

Parti de Hoi An ce matin de bonne heure vers Da Nang, je comptais visiter en cours de route ces fameuses "Marble Mountain". Je me suis arrêté maintes fois, j’ai bu maintes bières pour demander mon chemin et je n'ai jamais trouvé mon chemin. En dehors des grandes agglomérations, il semble que personne ne parle l'anglais dans ce pays; même les étudiants des villages ne le parlent apparemment pas. Le bruit de mon moteur me semblait bizarre et inquiétant. Je m'arrête à une station et vérification faite, le niveau d'huile était si bas et j'eus risqué de couler le moteur, sans faire une vidange salvatrice. Heureusement, car je ne sais pas comment j'aurai pu organiser le retour vers Hoi An...Je me suis donc retrouvé à Da Nang qui n'a vraiment rien d'intéressant à voir. Après un tour rapide de la ville aux larges avenues, je rebrousse chemin. Je comprends alors pourquoi les tour-opérateurs ne s'y arrêtent pas. En chemin, je cherche à nouveau ces "Mountain" et finalement, je décide de me renseigner dans une banque où les gens sont censés parler anglais. Aidé de mon petit dessin qui représente des montagnes et des tombes pour illustrer le marbre, je demande: "Marble Mountain please" ? "Yes, ten km, you turn on the right, down, and 15 km on the left". "Ok good", me voilà enfin sur la bonne route. Les fesses un peu en compote j'arrive à........My Son, lieu historique où se dressent des monuments du style Angkor et qui n'a rien à voir avec mes "Mountain" qui en réalité se trouvent à l'opposé de mon chemin. C'est dans ce lieu historique que durant la guerre américano-vietnamienne, les combattants du nord se réfugièrent et que les bombardements U.S. ont en partie anéantis, malgré les protestations de la communauté internationale qui leur demandait d'épargner ce site khmer, à présent protège par l'Unesco. Tant pis ce sera pour un autre jour, un autre voyage. Je rentre à Hoi An et vais me restaurer à ma gargote préférée. Ouf ! je suis rentré.

Fleuriste ambulant

Huế (Thành phố Huế) le 14 septembre 2008

Il aura fallu cinq heures de route, sous une pluie battante pour arriver à Hué. La ville est grande, aux larges avenues bordées d'arbres qui rendent celles-ci bien ombragées et agréables à parcourir. Ce matin je suis allé visiter la Cité Impériale et je fus pris d'une déception certaine. Seuls deux bâtiments, un qui abrite le trône de l'empereur dans une superbe salle où se dressent des colonnes toutes de rouge et d'or décorées, et un autre qui est une magnifique salle de théâtre où se jouent encore des pièces à la demande, restent en état; sinon le site est en reconstruction car il ne reste pas grand-chose de cette glorieuse époque impériale. Le site est sale, les petits bassins remplis de vase, de limon, de bouteilles d'eau, de boîtes de coca, et de plastiques. Les employés lymphatiques se prélassent dans leur hamac à l'ombre des arbres magnifiques qui bordent les bassins. Décevant de tant de, je m'en fiche' et de vive le socialisme ! Ensuite après quelques détours, je suis arrivé à cette très vieille pagode "Thiem Mu" où mon Nikon a crépité de mille shoots. J'entends se rapprocher le son de lointains tambours qui résonnent de la fête des enfants. Cette pagode habitée de quelques étudiants cache des merveilles. Le bouddha étincelant de son or, trône superbement à l'intérieur d'une salle toute belle de boiseries. Les statues des gardiens centenaires se dressent de chaque côté des trois voûtes qui forment l'entrée; chacun différent, aux gestes significateurs, et paré d'habits aux couleurs vives. Le fleuve coule au bas des escaliers, ce qui donne à ce lieu toute sa plénitude. Au retour, victime d'une crevaison, je m'arrête à un de ces nombreux réparateurs qui s'étalent le long des rues. Avant tout, je lui demande combien me coûtera la réparation, on ne sait jamais. Cent mille dongs me paraissent beaucoup trop chers, et après un refus catégorique qui ne lui fit pas baisser son prix, je repartais. Bien assis sur le devant de la selle afin de porter mon poids sur la roue avant, me voilà cahin-caha parti vers un autre réparateur. Le second me demanda la moitié, ce que je trouvais raisonnable. Le démontage se fit rapidement et après avoir trempé la chambre dans une bassine à demi remplie d'eau (pour ceux qui n'ont jamais crevé) quatre trous laissèrent échapper des bulles d'air. Trois rustines furent nécessaires et je me demandais si le prix allait augmenter; non. Les cinquante mille dongs furent acquittés. Mais entretemps l'orage qui avait au loin commence de gronder, éclatait au-dessus de la petite bâche qui abritait cet atelier de fortune. Mon impatience de rentrer fut plus forte que d'attendre un arrêt hypothétique de cette pluie diluvienne.

. Devant la porte à Hue

Hanoï   le 17 septembre 2008

Le voyage de 12 heures a été épuisant. Abandonné par notre bus aux abords de cette ville inconnue, je me suis retrouvé avec deux Allemandes au milieu de gens qui criaient dans un brouhaha incompréhensible, chacun à tirer profit de notre situation de dépendance. Un taxi me demande 100.000 dongs pour nous amener en ville, ce qui me parait très cher. Nous décidons de continuer à pied notre chemin afin de nous débarrasser de cette cohorte peu avenante. Après négociation, un taxi nous a amené dans une rue où plusieurs "guest-house" proposent des chambres un peu plus chères que ce que j'ai déjà payé. Pas sordide, mais somme toute un peu lugubre, je m'installe dans une chambre sans fenêtre, au Relax Guest House. J'organise déjà mon départ pour Ha Long. Je me suis promené dans les rues environnantes et sincèrement Hanoï n'a rien de charmant. Les rues sont sales, toujours bruyantes et à la vue des cartes des restaurants, les prix sont inflationnistes. Tôt le matin je retrouve l'agence à laquelle je m'étais adressé pour prendre un billet d'avion de Hanoï à Bangkok. Les cent dollar annoncés la veille se transformèrent en cent vingt-cinq et même cent quarante dollars. Je lui dis que je n'aimais pas cette façon de procéder et je suis parti en maugréant. Je déambule dans les rues, les avenues, les ruelles. Un barbier exerçant son art au coin de la rue, auquel j'avais l'intention de confier ma barbe de trois jours me demande 3 dollars. Ils sont fous ces Viets ! Je continue ma ballade à la recherche de quelques clichés, mais pas grand-chose à fixer sur la pellicule. Arrivé au bord d'un lac, je vois l'agence d’Asia Airlines. Le vol n'est pas complet et sera de cent quatre dollars. Tiens! Un salon de coiffure. Je rentre et la barbe me coûtera un dollar; raisonnable. La conclusion de ce séjour à Hanoï me fait dire et affirmer que partout c'est l'arnaque, que ce soit pour acheter une bouteille d'eau, ou autre chose. Si ici nous ne sommes pas des Gringos, nous sommes tous des pigeons. Même au guest-house il a voulu me vendre une bouteille d'eau dix mille dongs; j'ai refusé et lui ai donné sept mille; il a accepté, donc !

Ha Long  le 18 septembre 2008

Me voilà revenu d’Ha Long Bay, site splendide mais ma déception l'est d'autant. Quelle arnaque, quel piège à touristes, et quel mépris ces gens du nord, ont à notre égard. Jamais, le programme ne fut respecté, jamais d’explications ne nous furent données, et jamais d'excuses ne nous furent accordées. Arrivé le soir à un hôtel du bout du monde où l'on nous a débarqués, on me propose de partager la chambre avec une inconnue, vielle et moche, et je refuse évidemment. Le réceptionniste s'en tient à sa proposition et ne veut pas me donner une chambre particulière. Je colère, il me menace et finalement, face à la détermination dont je fais preuve et à mes avertissements qu'il n'a pas intérêt de continuer ainsi, il cède. Quelle impolitesse, quel manque de professionnalisme, quel manque de respect ! Le lendemain, la visite du parc national où nous devions découvrir un tas de choses, s'est résumée à l'escalade de la montagne, sous une chaleur accablante. Sans nous demander de nous chausser en fonction de ce chemin caillouteux, abrupte et glissant, certains de nous gravirent cette pente en savates deux doigts ! Quant aux renseignements notre "guide ne pensait qu'à dormir entre deux directions. "On the left, on the right" se contentait' il de dire. Les fabulous seafood meal que nous devions déguster, se résumèrent à du, some rice, some peanuts, some vegetables et un poisson pour cinq. Arnaque encore. Chacun de nous a, à un moment donné, eut une altercation, soit avec le guide soit avec un employé. Jamais nous n'avons de oui, ce sont toujours des "no". Jamais de bonjour, jamais de merci, jamais de sourires. On m'avait prévenu que les gens du nord étaient peu aimables, peu courtois, peu avenants et jamais souriants; c'est vrai, je confirme. Du coup, j'avance mon départ pour Pattaya où je vais retrouver le sourire asiatique, oublié des Viets du nord, et un accueil sur lequel ils feraient bien de méditer, au risque de voir un jour mourir la poule aux œufs d'or qu'ils ont entre les mains et dont ils ne savent pas exploiter tout le potentiel. Les gens du sud qui sont de par leur passé si différents ont bien compris l'intérêt de savoir accueillir tous ces touristes. Le pays est superbe! Good Bye Vietnam du nord et plein de regrets. Pour parachever ce mauvais laïus, le temps pluvieux, gris, maussade et ma mauvaise humeur, m'ont fait rater ces belles photos que j'aurai du emporter autrement que dans mes souvenirs

Halong Bay

Hanoï  le 20 septembre 2008

Mon périple vietnamien prend fin, et merde que j’y fus bien.

Le Malraux

Acte V - Thaïlande

Pattaya   le 22 septembre 2008

Me voilà arrivé à cette dernière étape qu'est Pattaya. Je me retrouve vingt années plus tôt, plus jeune et je revois mon ami Gilles, Ange et toute l'équipe, je revois mes souvenirs, celle que je n'ai pas oubliée, Saï, mon amour de ce temps-là. J'ai le cœur qui bat la chamade. Ce matin j'ai pris la moto que Georges a laissée à ma disposition et je suis allé tôt revoir Jomtien beach, et gravi cette colline ou jadis, Saï m'avait fait découvrir les "bouddha". Journée de nostalgie. Bien sûr, je me suis arrêté au Marine-Bar où nous passions nos soirées avec Ange et les autres. Même salle et même table où nous étions tous rassemblés. Pourquoi ai-je fait repartir Saï; quel con je fus. Au niveau de la rue, les combats de boxe thaï déroulent toujours mais je n'ai pas vu comme autrefois, de touristes affronter ces redoutables combattants que sont les Thaïs. Deux combats, deux coups de pied en plein visage, deux ko et je suis reparti. Pattaya n'est plus ce petit village, mais une immense salle de spectacle où les bars, les Go-Go bars, les salons de massage, les endroits de perversions, les resorts, les commerces sont plus légion que les fourmis dans la fourmilière. Sea, sexe, and sun semblent être plus que jamais le leitmotiv de cette cité. A chaque bar sa multitude de jeunes, très jeunes filles, prostituées dès l'âge où elles ne sont peut-être pas femme depuis très longtemps; j'ai mal au cœur, mal au ventre de les voir à demi-nues, en petite culotte, les seins offerts, alpaguer les touristes pour leur faire boire et dépenser plus que de raison, et leur arracher leurs dollars en se vendant comme on vend des légumes au marché. Partout ce n'est que tentation, luxure et dégradation humaine.

Ici une femme se vend, s'achète; elle est un produit de consommation. Hasta la vida, siempre. Mon séjour à Pattaya prend fin et quelque conclusion s'impose. Si Pattaya est certes le grand bordel à ciel ouvert, il n'en demeure pas moins, que l'on ne peut savoir ce que ces filles qui complètement nues, qui se vendent, qui se jouent des tabous et qui se trémoussent joyeusement dans les Go-Go, voudraient nous dire, nous faire comprendre. La langue est une formidable barrière d'incompréhension et de secrets bien gardés. Mais j'ai retrouvé cette gentillesse, cet accueil, ce sourire que j'avais découvert il y a bien longtemps et que je n'ai que rarement vu au Vietnam et encore moins en France. Il y a dans ce pays des choses que nous n'avons pas: la tolérance et l'acceptation de la différence. Ici les "ladies-boy", ces hommes qui ne sont pas femmes et qui ne sont plus mâles, ainsi que toutes ces prostitués, ne sont ni rejetées ni méprisées comme dans nos sociétés dites civilisées. Ils et elles ont une existence dans la vie de tous les jours. Individuellement nous existons, et collectivement nous ne sommes plus rien. Il est bien difficile et hasardeux de prétendre comprendre cet esprit asiatique, mais ici il y a une joie de vie et un bien-être apparents, comme nul part ailleurs. Bye les Thaïs et une autre fois, j'espère. Ce soir je vais voir les combats de boxe Thaï. Violence brutale, totale, destructrice.

Pattaya

Epilogue

Nous sommes le 7 octobre, il est 20h00 à Bangkok et je vais embarquer pour Antibes via Paris

FIN

Haut de page