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Mes pérégrinations à Sumatra, lac Toba, île de Nia en 2014 Acte I - Malaisie Penang le 15 septembr Street Art à Penang Une fois de plus, je suis arrivé chez Bernard et Lydie, dans cette belle île de Penang. Toujours de belles discussions tardives et l'élaboration avec Lydie de mon départ pour je ne sais où. Nous avons regardé les vols les moins chers, vers une destination indonésienne. Finalement mon choix est fait, ce sera une fois encore Sumatra pour un périple différent, j'aime bien ce pays, cette île. Nous sommes encore allés Bernard, Chloé et moi refaire ce parcours du Street Art à la découverte de toutes ces œuvres d'artistes qui pour certains cachent parfois leur peinture dans des lieux qu'il faut vraiment trouver, pas évident. Mais un petit guide nous aide à suivre le bon chemin. Chloé est ravie et se met dans la situation du dessin peint sur les murs. L'idée de ce parcours est pleine d'intérêts car elle nous oblige à découvrir toute cette partie de la ville de George Town, quartier classé au patrimoine de l'Unesco et connaître des artistes peu connus dans le monde. Acte II - Sumatra Medan le 23 septembre Je suis retourné au même endroit, Jalan Sipiso Piso dans une guest-house située juste à côté de la grande mosquée de Masjid Raya Al-Mashun, cette belle mosquée de style moghole. Au lever du soleil, l'appel à la prière me réveille, il est temps de faire quelques photos. Cette partie de la ville n'a rien de vraiment attrayant. Une journée, ce sera suffisant. Ma chambre est à l'étage, glauque, pas très nette, comme les toilettes extérieures mais pas chère et de toute façon, ce n'est que pour une nuit. Je prendrai la route vers Sibolga, une halte à Tarutung à environ 120 kms s'imposera. Par chance le départ de mon bus se situe le trottoir d'en face à l'agence Tobali Tour juste à côté d'une supérette où je fais quelques provisions. Les gamines qui y travaillent me sourient, essaient de me parler, nous rions un moment, il est temps pour moi de partir à l’aventure, car ici prendre la route, en est une. Le van est plein, je suis le seul touriste, nous sortons de Medan, le chauffeur est prudent. Tarutung le 25 septembreLa ville n'a rien d'exceptionnel, ce que j'en ai vu pour le moins. Il m'est pourtant arrivé quelque chose d'incroyable. Déambulant dans une large avenue, je m'arrêtais dans un magasin à faire quelque achat. Je repartais en promenade et un bon quart d'heure plus tard, un pousse-pousse s'arrêtait à ma hauteur, me faisait des gestes et soudain, je comprenais, j'avais oublié mon sac photo au magasin. S'étant aperçue de mon oubli, la patronne avait envoyé ce pousse à ma recherche. Je ne savais comment la remercier, un geste auquel je ne pouvais guère m'attendre mais à vrai dire je n'étais pas étonné. Je gratifiais le pousse-pousse, c'était plus que la course normale mais j'étais tellement content de retrouver mon Nikon. Cela ne m'arriverait plus, c'était bien ancré. On n'est jamais à même de faire l'erreur qui peut tout faire basculer et rendre un voyage vraiment désagréable. Ma chambre était plutôt propre, pas chère et après ce petit périple sur les routes de Sumatra j'avais besoin d'un bon lit, d'un bon repos et de trouver demain matin un endroit pour boire un bon café, ce n'était pas gagné.. Je découvrais une ville de pêcheurs où les paniers remplis à ras bord jonchaient les rues d'un petit quartier voué à la pêche. Odeur des rues, odeur de poissons frais, de poissons séchés. La ville était musulmane, les moquées, les écoles présentes un peu partout mais aussi des écoles catholiques. Il était temps de trouver le bateau qui devait m'amener sur l'île de Nias. Je suis arrivé au port et ce n'était vraiment pas facile, surtout quand on ne parle pas la langue batak, qu'eux ne parlent que très peu anglais. Avec quelques allers-retours, du côté du port je finis par trouver un petit comptoir où j'achetais mon droit de passage pour un départ en soirée, ce même jour, quelle chance. J'avais largement le temps de rentrer en ville, finir sa découverte à pied. Je m'engageais de retour plus tard dans la soirée vers le quai d'où partait le bateau, vers 20 heures. Plutôt sommaire, inconfortable, mais pas d'autre choix, même en première classe. Heureusement j'ai pu occuper deux sièges. Le personnel m'a fait l'honneur de me faire visiter la salle des machines. Elle est d'une propreté irréprochable, on peut manger par terre L'équipage paraissait très fier de sa salle des machines et m'expliquait quelques fonctionnements. La salle de repos La salle des machines
Nous avons pris le dîner ensemble, c'était un bel échange. La mer était calme et avant de rejoindre ma couchette de restais sur le pont à voir les lumières s'éloigner jusqu'à disparaître dans une nuit noire. Ma couchette Île de Nias (Tanö Niha) du 27 septembre au 01 octobre Arrivé sur l'île de Nias après une traversée sans accroc et quelques rencontres, je suis à Gunungsitol où je trouve un taxi qui m'emmène direction sud où je rejoins Telukdalam. Il y a paraît-il de belles plages. De là un autre taxi, une bonne heure de route. Surprise, la plage Sorake Beach est un lieu, bien connu des surfeurs, j’atterris à Mama Nelly's Keyhole. De la Réunion où je n'ai jamais fréquenté les surfeurs, je vais enfin côtoyer ces fous de vagues. Ma guest-house est occupée par des mordus venus des quatre coins de la planète, Australie, Japon, Italie... Eux par contre restent toujours en attente du beau temps, de la belle vague mais ils ne prendrons pas le temps d'aller explorer les lieux, c'est dommage. Je pars en quête de quelques belles vagues surfées pour en tirer quelques photos. Le temps est gris, les vagues sont là. Je vais ce matin visiter cette partie sud de l'île. Je monte un chemin abrupte pour aller je ne sais où. Au sommet je découvre un hameau fait de constructions typiques du coin et c'est superbe. Une grande place centrale, longue, bordée de chaque côté des maisons parfaitement construites, aux piliers de bois impressionnants. Les toits de tôles servent de sèche-linge, la place de lieu de vie, les gens semblent vraiment tranquille, l'atmosphère que j'y ressent est apaisante. Ils y a beaucoup d'enfants qui viennent à ma rencontre, et se prêtent gentiment à mon objectif. Ils me suivent, me servent de guide, c'est vraiment plaisant. Les enfants me conduisent jusqu'à une espèce de musée où il n'y a vraiment pas grand chose mais leur joie, leur plaisir de m'amener ici est visible. L’île est catholique avec ses variantes et ce jour des femmes habillées de mille couleurs sortent de l'office. Sous leur ombrelles elles me voient me font des signes et me sourient. Elles sont belles, vêtues de ces habits aux couleurs chatoyantes, ce qui me rappelle l'Inde et ses femmes aux saris multicolores. Sur la place les gens du village tous rassemblés certains assis autour d'une grande table, les autres sur les marches semblent tenir conseil, une réunion, va savoir. En chemin alors que je redescendais vers la plage un autre groupe de femmes qui elles remontaient vers le village sortaient d'une petite église, celle-ci protestante. Je saisi mon Nikon et arrivée à ma hauteur, cette jeune fille qui s'arrête et se laisse photographier de pleine joie, quelle est belle. Nous parlons par gestes, elle et son amie me gratifient de beaux sourires, elles repartent, on ne se reverra jamais ! Je passe la journée à me balader un peu partout, je prends mes habitudes à la gargote du coin pour prendre mon café matinal. Les tenanciers ou plutôt les tenancières, car on ne voit guère les hommes aux fourneaux, me reconnaissent, se laissent prendre en photo, me sollicitent, la patronne veut m'épouser, un bon moment passé j'ai bien ri. Ce soir c'est l'anniversaire du surfer australien, nous faisons la fête, ils sont sympa. Le repas est pantagruélique mais pas donné. La soirée ne s'attarde pas, il faut être en forme pour attaquer les vagues, d'autant plus qu'il faut écumer les litres de bière. Je suis retourné dans ce petit village aux maisons si pittoresques, je ne me lasse pas d'admirer et aujourd’hui une famille m'a fait pénétrer dans leur maison. Ils m'expliquent l'agencement et la fonction de chaque pièce. Au pied de la fenêtre qui donne sur la grand place est un banc qui est réservé aux invites, notables, importants, dans la société. Au centre se place la famille, et derrière les autres invités de moindre importance, les amis, les voisins. J'espère avoir bien compris car ces gens ne parlent que quelques mots d'anglais et l'austronésien m'est absolument inconnu. Nous partageons à boire, un moment conviviale, sympa. Les enfants se pressent autour de moi, sourient, font des mimiques et toujours c'est avec une grande joie qu'ils se laissent photographier. Je repars content, moins con. Je suis resté au bord de plage à regarder ces fous qui vraiment s'éclatent à tenter de dompter ces vagues qui ne sont pas géantes, mais pas faciles à surfer, d'après mes compagnons, l'un Italien, l'autre Australien. Je me serais presque jeter à l'eau, ma condition physique hélas m'en empêche, mais à vrai dire le surf n'est pas ma tasse de thé, le windsurf oui. Une Japonaise se plaît aussi à surfer, c'est une championne de body-surf dans son pays, son mari reste avec moi, on papote. Mon séjour sur cette île prend fin, je décide de retourner cette fois encore au lac Toba, qui m'avait bien plu. Devinez qui l'Italien, qui l'Australien ! Sibolga le 02 octobre Le retour en bateau fût de toute évidence une nouvelle expérience. La salle de dortoir était vaste, surpeuplée et ma couchette heureusement au niveau supérieur. La gentillesse de tous m'a considérablement fait oublié les inconvénients d'une traversée peu confortable, sans intimité aucune. J'ai passé un bon moment avec un jeune Indonésien qui m'expliquait avoir lui-même choisi sa religion, ses parents lui ayant laissé la totale liberté de croire ou de ne pas croire. Nous avons échangé nos adresses internet, il parlait un anglais rudimentaire, comme le mien, on s'est donc compris, enfin....presque. Arrivée à Sibolga je pars directement pour le lac. Lac Toba - Ile de Samosir Samosir du 02 au 05 octobre Je suis arrivé à Parapat et après un déjeuner à la gargote près du débarcadère, j'embarque sur un bateau, cap sur l'île de Samosir. Débarquement côté est à la recherche d'une guest-house. L'île est de son côté ouest reliée au continent par un petit pont long de quelques dizaines de mètres seulement et devient alors une presqu'île. Je prends une moto qui traverse l'île et heureux hasard, je me retrouve à la même guest-house, le Mas Cottage et sa vue sur le lac. Ma chambre aussi vaste qu'un hall de gare. Belle vue et accès facile au lac, j'ai les pieds dans l'eau. Mais tous ces escaliers à monter à chaque aller et venue ne me plaît pas du tout, l'eau qui déborde et trempe l'accès au bungalow me font changer de chambre. Je déménage donc dans la bâtisse principale, la chambre est aussi grande et la vue superbe. Je surplombe les bungalows, les palmiers, le lac. Balade sur le lacToba (vidéo) Aujourd'hui je par vers les hauteurs, vers les thermes de Edistigor Hot Spring où je vais évidemment prendre un bain d'une eau chaude et bien soufrée. Je prends la route vers Pangururan où j'avale un déjeuner assez léger et peu savoureux. Je dois trouver un gabier, pas facile, il n'y en a qu'un. Je passe sur le petit pont Jembatan Tano Ponggol qui relie Samosir au continent et j'arrive aux thermes. Je suis seul, je profite de me mettre nu comme un ver, pour profiter de ce bain de jouvence. Me voir nu comme un ver, et oui j'ose ! Pour mon dos, ma peau, mon bien être c'est un vrai plaisir. Après une heure d'un bain relaxant, tout revigoré, la peau lisse comme au premier jour, je prends la route qui monte vers cette colline d'où je vois des taches bleu qui s'étalent sur son flanc, je passe devant ce bel établissement, l'Hotel Grand Dainang d'où je peux avoir une superbe vue sur le lac. Mais qu'est-ce que ça peut bien être, toutes ces taches bleu là au haut de la colline. Allons-y. La route est longue, pentue, caillouteuse, avec des ornières montrant que cette piste sert à la circulation de poids lourds. J'arrive enfin au bout du monde, une bonne heure passée. Quel étonnement, sur ce plateau sans végétation, sans arbre où rien ne pousse, seulement des cailloux. De tout petits chemins serpentent au bord de trous où des hommes, esclaves des temps modernes, cassent à coups de barre à mines des blocs de pierres, énormes. Ensuite ce sont des femmes, des enfants qui à coups de marteau réduisent les blocs de pierres en plus petits, de plus en plus petits et finissent par produire des gravillons. Gravillons qui serviront à la construction des routes de Sumatra. Les esclaves des temps modernes, casseuses et casseurs de rocs Je reste toute la journée à les suivre, les photographier. Je m'attarde avec les femmes. Comme elles sont belles toutes ces femmes avec leur takamaka sur les joues, leurs turbans multicolores posés sur leur tête avec une élégance certaine. Elles me gratifient de jolis sourires, prennent la pose, essaient de communiquer par gestes, par mimiques mais pas facile de se comprendre. A mon regard elles doivent comprendre que je partage des sentiments de leur souffrance, de leur difficile travail d'esclaves. Elles s'arrêtent de casser, préparent un sommaire repas, s'occupent des enfants et retournent casser de la pierre. Sous un cagnard d'enfer, sans rien aux alentours, ils cassent du caillou, tous les jours de leur vie pour une misère. Le prix d'un camion de graviers est dérisoire vu la peine qu'il a fallu à tous pour le remplir.
Tout au long de cette après-midi passé à les admirer, je n'ai eu que des sourires, c'est pour moi, une belle leçon d'humilité. Il est temps de les quitter et reprendre ma route vers Samosir. Chacun, chacune me gratifie d'un geste d'au revoir, d'un sourire, je viens de faire encore une fois de belles rencontres même si elles restent éphémères et que nous ne puissions parler la même langue. Des gestes, des regards, des mimes et on se comprend. Sur le chemin je n'arrête pas de penser à ces forçats qui pour une bouchée de pain s'escriment sur cette colline. La vue sur le lac est magnifique, je redescends. Sur les routes de Samosir je suis étonné par la décoration, les formes des sépultures de confession chrétienne protestante qui longent les routes. Je n'ai pas vu de cimetière mais seulement ces tombes qui jalonnent les bords des routes, certainement au milieu de leurs demeures, de leurs rizières. Chacune est différente et pourtant elles sont toutes dans le même style. Je roule des kms et des kms, je commence à bien connaître les routes et chemins. La circulation à moto n'est pas risquée, la circulation rare, les routes sont en bon état, l'île est propre, le paysage plutôt beau et par chance le temps ensoleillé. Il est huit heures, je prends mon petit déjeuner sur la terrasse et au loin un panache de fumée s'élève haut dans le ciel. Le volcan Sinabung qui se dresse à quelques kms, juste en face de nous se réveille lui aussi. Une éruption, non simplement un souffle, mais quel souffle. Une demi heure après, le nuage de poussières disparaît lentement. Les volcans indonésiens sont parmi les plus actifs au monde et cela en fait déjà quelques-uns que j'ai côtoyés, voire sur lesquels j'ai pu grimper. Les Merapi, Bromo, Sinabung, Batur me sont presque familiers. Mon dernier jour et je continue ma balade à la découverte de toutes ces bâtisses dont les toits de tôles, impressionnants se dressent vers le ciel et tous ces petits temples cachés dans une verdure luxuriante. De retour à Parapat, direction Medan, sans escale. Le chauffeur du taxi me paraît raisonnable il roule à une allure respectable. Quand soudain il se met à accélérer comme un malade, évite un piéton, un cycliste, se met à doubler en côte, en double file je sers les fesses, il est devenu fou. J'ai eu rarement la trouille comme çà. Nous longeons une région où une des dernières sociétés matrilinéaire au monde existe, les Minangkabau. Une dense circulation aux abords de Medan le contraint à ralentir, je décompresse. Encore quelques kms et enfin cette arrivée sur Medan. Medan le 07 octobreCette fois, usé par un voyage éprouvant pour les nerfs je change de guest-house, toujours près de la mosquée, à l'hôtel Antares. Ce soir je décide de retourner à ce salon de massage, au Grand Hotel Sakura que j'avais découvert tout à fait par hasard lors de mon précédent séjour. Le même chauffeur de becak qui m'y avait conduit deux ans auparavant, stationnait au bas de la mosquée. Il m'a reconnu, et oui et donc vamos, lui, son gamin et moi après bien sûr une négociation indispensable pour le prix de la course aller et retour. La réceptionniste me propose un large choix de photos des masseuses, je choisis bien sûr la plus belle. Mais celle qui vint ne fut pas l'élue. Son massage, efficace se terminait sans que je la sollicite, étonnamment par une happy-end. En pays musulman, une happy-end, plutôt surprenant, mais bien agréable après cette journée à serrer les fesses. Le lendemain je passais mon temps à me balader dans le quartier à la recherche de quelques photos mais, peanuts, rien de vraiment intéressant. Au cyber café, je m'installais devant un écran et un clavier dont les lettres étaient presque toutes effacées et dans un bruit infernal de tous ces jeunes qui jouaient en ligne, j’asseyais de lire mon courrier. En vain le bruit trop fort, me fit partir, intenable. FIN |