Mes pérégrinations au Myanmar et Laos en 2010
Acte I - Thaïlande
Bangkok les 16 et 17 novembre 2010
Un soir de pluie, sur le trottoir, attablé au Suk 11 Soi 11, je bois une Singha. L'endroit est une espèce de capharnaüm, de sofas, de tables basses et hautes dans tous les coins, de plantes accrochées un peu partout, en l'air des bouddhas ici et là, tout ceci dans un mélange confus qui donne à l'endroit le genre de sentiment d'être ailleurs, dans un autre temps, sur une autre planète. C'est une découverte sympa ce Suk 11. Arrivé ce matin à Bangkok, j'ai commencé ma journée par aller chez le coiffeur et les cheveux coupés ras, je me suis ensuite rendu au massage, réparer les dures heures passes en l'air. Nu comme un vers, la jeune et jolie masseuse voyant l'émoi qu'elle avait su de ses mains expertes malicieusement provoquer, me proposa une "Happy-end" que je refusai tout de go. J'étais entre ses mains douces et agiles qui avaient certes fait monter agréablement cet émoi, mais que nenni, self control, j'étais là pour toute autre chose...mon dos. Maybe next time lui dis-je en partant revigoré. Mon dos me fait mal, ma sciatique a décidé de reprendre du service et donc de me gêner terriblement. Hasta la vida. L'après- midi a été consacrée à trouver mon billet d'avion pour Yangon, chose faite. Le 18 au soir je serai au Myanmar. Ensuite via le Siam Center où je me décidais à manger mon premier repas thaï. Bon, pas cher, retour par le métro aérien, une sieste salutaire à 18h, décalage horaire oblige, et pas de marche inutile. Le taux de change est vraiment très bas, l'euro se changeant à 39.9 baths au lieu des 50 quelque temps avant; les révisions sont à la baisse. La vie est de plus en plus chère à BKK et je ne m'y attarderai donc pas. La Singha à 2.30 euros est plus chère que chez moi, c'est incroyable.
Après une nuit d'insomnie due au décalage, à ma sciatique, et aux bruits incessants de la rue, je déchante du Suk 11, je ne peux vraiment pas me reposer. Aujourd'hui je vais au "MBK Center" voir quelques prix pour des objectifs, ce que m'a demandé mon ami Philippe. Comme par enchantement si la sciatique me gêne encore elle est moins douloureuse et j'ose espérer une rémission qui me laisserait tranquille. Il est 18h et je rentre, j'ai trouvé ce qu'il faut. Je vais encore me faire masser et enfin je tombe sur une masseuse, bien moins jeune que les autres qui ne m’enlèvent pas la serviette avec laquelle j'ai recouvert mes fesses après avoir pris une douche. Elle sent de suite mon problème de dos et après avoir pris soins du verso, me fit retourner. Là elle se cache de mon intimité, ne cherche en aucune façon à provoquer en moi un désir avec des gestes bien appliqués ou des approches bien malignes, bien que celle-ci devienne bien visible sous le tissu qui couvre mon ventre. Premier massage vraiment efficace, tout simplement. Je prends à nouveau une douche pour me débarrasser des huiles et comme je pousse un cri car l'eau qui me tombe sur le dos est froide, elle rentre dans la douche, pose un œil discret, essaie en vain de régler la température, je bande, c'est tout. Elle s'appelle Nok. Je suis allé prendre mon dîner dans un resto collectif loin de ceux dans lesquels les touristes s'agglutinent et le katoi qui me servait avait un corps de femme, de fines jambes élancées, une poitrine à faire envier quelques-unes, mais un homme quand même, je ne m'y trompais plus. Son fond de teint cachait mal une barbe naissante. Plus je la regardais plus je me rappelais qu'ici en Thaïlande, être différent ne posait pas les mêmes problèmes, vexations, réactions hostiles que ces gens subissent, chez nous les civilisés qui donnons au monde des leçons de respect, de tolérance et de liberté; foutaise. Il était 23h j'étais allé me coucher, le lendemain je devais prendre l'avion pour Yangon.
Acte II - Myanmar
Yangon le 18 novembre 2010
Claudia une Birmane qui avait épousé un célèbre designer français, établis à Yangon, avec laquelle j'avais fait connaissance dans l'avion, nos sièges étant à coté l'un de l'autre, qui parlait un français presque parfait, me fit partager sa voiture venue l'attendre à l'aéroport. Un petit stop pour dîner de quelques encas et boire ma première Myanmar Beer gentiment offerts par Claudia et je débarquais à l'hôtel de sa recommandation. Pas d'autre choix malgré le prix élevé de 20 dollars. Mon séjour commençait donc bien, un peu cher, mais j'avais économisé le taxi. Ma nuit fut courte car les douleurs causées par ma sciatique l'emportaient sur mon envie et mon besoin de dormir.
Le 19 novembre 2010
Au petit matin du deuxième jour, un Suisse rencontré à la réception me prêta les 2000 kyats nécessaires à payer le taxi qui m'a emmené à Scott Market là où le change non officiel se fait aux yeux de tous; bizarre. La matinée fut donc consacrée à visiter ce marché et je négociais habilement l'achat d'un buddha, pendentif en pierre de jade au prix de 10.000 Kts. Attablé dans une gargote où je déjeunais d'une soupe, aux boulettes de poisson, j'observais. Un jeune serveur me fit rire comme un enfant quand je vis avec quel limonadier il ouvrit ma bouteille de bière. Un morceau de bois, dans lequel une vis et un écrou servaient d'ouvre bouteille. La foule des serveurs et serveuses se mit à rire avec moi. Le tour du marché fait, je pris un taxi afin d'aller visiter la célèbre pagode Shwedagon. Mon Nikon avait déjà commencé à crépiter. Que dire, géante superbe, magnifique, grandiose, les superlatifs manquent mais certainement une des plus belles du monde. L'entrée est à 5500 Kts ce qui n'est pas les 750 roupies du Taj Mahal. Rentré à l'hôtel, je me suis préparé pour aller au club privé donc Claudia et son mari sont les propriétaires ainsi que de l'usine qui fabrique les créations de ce designer. L'escalier qui mène à l'étage, débouche sur une salle où au fond se dresse un superbe comptoir servant de bar. La décoration est splendide. Un employé me fait visiter les différentes pièces dont une salle de massage et soins de beauté, une de palabres ou l'on fume le cigare et une grande salle et je m'assis sur un pouf au bord d'une piste de danse juste à côté d'un orchestre, attendant mon hôte qui ne tarda pas à venir. Un dîner vite pris me fut servi et le jeune tapissier employé de Claudia et Pierre son très pédant mari qui s’était rapidement présenté, vint me rejoindre. Armand était expatrié au Myanmar depuis trois mois seulement. Au cours de notre discussion il me proposait alors de m'héberger afin d'éviter de trop payer l'hôtel. J'acceptais évidemment. Quand je réglais la note pour mon dîner qui avait été constitué d'un plat de pâtes aux fruits de mer, j'ai cru avalé mon assiette: 20 dollars ! Ce serait sûrement le repas le plus cher de mon voyage.
Le 20 novembre 2010
Ce matin-là, je débarquais chez Armand dans un appartement situé down town, tout prêt de Scott Market, appartement de trois pièces, grand, qu'il partageait avec un autre expatrié, avec lequel l'entente était plutôt distante. Je décidais Armand de m'accompagner et après un, deux, voire trois cafés nous partîmes. Ce garçon depuis son arrivée n'avait guère vu la vraie vie au Myanmar. Pour la première fois il allait déjeuner dans une gargote, lieu où les prétentieux « expats » ne vont pas, car en mangeant dans ces bouges, on se rend malade et de plus c'est infecte. Armand apprécie son déjeuner et il comprend vite qu'au lieu des 7 à 8 dollars qu'il dépense dans les restos européens (pièges à cons) il peut faire de substantielles économies. Il y est à son aise, je suis content. Nous partons à la découverte. Tiens ! une mosquée, et si nous allions la visiter ? Là aussi une première pour Armand. Au sortir, ravis de cette visite accordée par un sage après un chaleureux « salamalekum », juste à côté, une seconde. Allons-y, Ok ? Les palabres d'usage faits, nous voilà au milieu d'une prière. Ce jour était un jour de fête et on nous offrit des douceurs à manger et à boire. Mon Nikon claquât, nous remerciâmes nos hôtes et repartirent. Je sentais Armand pris d'une sincère émotion d'avoir fait quelque chose de nouveau. Tout en marchant je lui exprimais mes sentiments qu'il lui fallait aller à la rencontre de ces Birmans et qu'ils sauraient apprécier qu'un étranger mange chez eux, boit, rit avec eux. Visite le pays, partage leurs moments, ta vie en sera plus belle, lui dis-je. Le soir nous sommes allés nous balader le long du fleuve où nous avons bu une bière. Au retour la course en rickshaw fut épique. Quelle rigolade.
Le 21 novembre 2010
Après une nuit passée dans une première boîte de nuit dont l'unique sortie de secours était l'entrée qui se faisait par un minuscule ascenseur, nous fûmes sollicités par une nuée de jeunes filles déjà prostituées. On ne s'y est pas attardé. Dans une seconde, située au sous-sol d'un hôtel, là aussi de très belles jeunes filles auraient bien passé la nuit avec moi, pour un paquet de dollars. J'avais jusqu' à quatorze heures, à partager mon temps avec Armand et prendre mon bus à destination de Bagan, le tarif du train étant exorbitant, 50 dollars, l'état du train à faire pâlir de jalousie le TGV, j'avais préféré le bus. Nous sommes allés visiter un pagode où se trouvait un buddha allongé de près de soixante-cinq mètres de long. Là nous avons rencontré un guide que connaissait Armand et avec lui nous découvrions la pagode où Aung San Suu Kyi se rendait régulièrement et où la junte militaire avait exercé une répression sévère en y faisant de nombreuses arrestations. Il me semblait alors que les monks étaient plutôt du côté de l'opposition, leur respect envers Aung San Suu Kyi étant leur témoignage. Ce jour de grande fête fut l'occasion de nous inviter à déjeuner. Assis en tailleur nous avons partagé ce déjeuner (à 11 heures, dur dur) et notre guide nous conduisit à la demeure de Aung San Suu Kyi. Devant son portail qui était à quelques centaines de mètres une foule tranquille était là, encadrée par une flicaille en civil reconnaissable aux téléphones portables à la ceinture et aux voitures garées. Notre guide me recommandant de ne pas prendre de photos, se sépara de nous, prit de la distance car il ne fallait pas qu'on le voit avec nous, c'était dangereux pour lui. Nous avons alors, Armand et moi traversé la route et arrivés devant ce portail tant vu à la télé, nous avons ralenti notre marche, sans nous arrêter, Nous étions de simples touristes mais certains regards sur nous n'avaient rien d'accueillants ainsi que quelques curieux. Après le virage qui nous rendait invisibles de la maison, nous avons rejoint notre guide, hélé un taxi et repartîmes dans l'autre sens. Arrivés à hauteur du portail, plus personne, ni foule, ni milice, ni voiture. En dix minutes la rue était devenue vide. Nous quittions alors notre guide après lui avoir donné un pourboire, repartions déjeuner à la gargote près de chez Armand où nous installions nos habitudes. Attablés à coté de Français, la famille Nicolas en fin de voyage nous échangions nos impressions et ils me donnèrent leur guide du routard dont ils n'avaient plus besoin. Super, il allait m'être bien utile. Il est quatorze heures je devais aller récupérer mon sac à dos et partir vers Bagan. Au revoir fait, retrouvailles convenues à la fin de mon voyage avec Armand, je montais dans le bus.
Bagan le 22 novembre 2010
Ce matin aux alentours de cinq heures, dans une calèche tirées par une jeune jument, je suis allé avec l'aide du cocher à la recherche d'un guest-house. Full, full, full, le quatrième fut le bon. Arrivée étonnante. Après un petit somme, un rapide tour du coin et quatre cafés plus tard, je suis parti à la découverte de Bagan, chevauchant ma bicyclette à 1000 Kts la journée, destination temples et pagodes. Le site est grandiose, de ses 50 km carrés, et par le nombre de monuments. De chaque côté de la route principale distante de quelques centaines de mettre d'une petite route parallèle, je prends des petits chemins discrets qui mènent aux pagodes, toutes pareilles et si différentes, Je me rappelle Angkor. Je termine ma ballade sur la Sunset Pagoda, lieu de rencontres internationales. L'ascension des abruptes marches qui mènent au sommet n'est pas aisée, mais arrivé au sommet quel panorama. Quelle beauté cette plaine où s'étale une multitude de monuments dédiés aux croyances. Le soleil se couche, la lumière féerique rougit sue cette immense foret, tachetée des pagodes et temples qui s'offrent à nos yeux depuis tant de siècles. Une gamine essayait en vain de me vendre des objets de pacotille et se laissait photographier avec gentillesse et sourires que j'imprégnais sur la pellicule de ma mémoire; elle était superbe. La descente périlleuse terminée un sourire à la jolie vendeuse qui voulait tant me vendre quelque souvenir et la nuit tombante, retour à Bagan.
Le 23 novembre 2010
Je me suis attablé au même café que la veille et après mon déjeuner. Je suis allé prendre le bateau pour Old Bagan. Longeant les rives du fleuve Irrawaddy, à travers de petits chemins sablonneux, où vit une population plutôt pauvre, toujours affable et souriante, j'arrive par hasard au débarcadère où personne n'est à même de me renseigner sur les bateaux, les départs et quoi que ce soit, car personne ne parle l'anglais. Je décide donc de continuer ma ballade et d'aller acheter mon billet de bus pour Mandalay. Une halte déjeuner, une super salade à 500 Kts et je repartais tel Don Quichotte sur ma bicyclette à la conquête de pagodes oubliées. Retour à nouveau le jour tombant sur Sunset Pagoda pour un nouvel émerveillement. Je retrouve au sommet ma petite vendeuse qui m'accueille avec un grand sourire. Elle est superbe avec son tanaka étalé sur ses joues. Elle repart à la recherche de clients, dégringolant les marches abruptes tel un cabri. Le chemin de retour la nuit tombante, à travers les multiples pagodes, la journée est finie. Ce fût encore une belle journée.
Le 24 novembre 2010
Rien de particulier ce jour si ce n'est la découverte fortuite de cette pagode Gubyauk Nge dont les portes fermées par un cadenas m'ont été ouvertes par la gardienne qui habitait cet endroit bien tranquille à l'écart du grand chemin. Je suis seul avec elle qui me commente la visite, éclaire les parois avec sa torche pour me monter les vielles peintures murales exceptionnellement conservées. C'est superbe, c'est splendide, je suis heureux. Gubyauk dans le village de Nat Kyi Inn; à voir absolument. Le reste de ma journée fut consacré à déambuler au marché. Demain ce sera le départ pour Mandalay, vers neuf heures.
Mandalay le 25 novembre 2010
Mandalay en fin de journée, après un voyage en bus à me rappeler Madagascar. Après un diner rapide je me couche vraiment fatigué. Levé tôt je pars sur les chemins une fois encore à bicyclette. Un très large carré de terre entouré d'un large fossé d'eau d'environ deux km de côté, juste à l'angle sud-ouest, près de mon guest, abrite un palais royal qu'il est cher et peu intéressant de visiter. Je zappe donc, d'autant plus que la plus grande partie est une zone interdite aux étrangers. Je pédale donc en direction du nord-est et tombé sur une pagode où je m'engouffre. Entourée de nombreux stupas dans lesquelles se dressent des stèles écrites sur les deux faces, dont il faudrait une éternité pour tout lire et déchiffrer. Je me contente de m'imprégner de cette atmosphère, calmement. Une journée épuisante à pédaler sous une grande chaleur et retour tardif au bercail. Dîner au resto habituel et demain sera un autre jour.
Le 27 novembre 2010
Accompagné d'une Sud-Africaine, un Français et deux Américains, je suis sur le chemin qui nous conduit à Sagaing, Iwna et Amarapua. Pagodes, encore des pagodes et toujours des pagodes mais point de lassitude tellement c'est beau. Le giro se termine par un splendide coucher de soleil sur un vieux pont de bois où viennent de nombreux touristes locaux. Une invasion de parasites vêtus d'ocre et de rouge, qui passent leur vie à mendier leur pitance, et à ne rien faire le reste du temps sinon à méditer et prier. Drôle de vie, ton dieu, non merci.
Le 28 novembre 2010
Le taxi négocié la veille nous attendait pour nous conduire au débarcadère. Le quartet d'hier réduit à un trio, s'en est allé vers Mingun à bord d'un bateau de croisière à faire pâlir de jalousie le voyagiste Paquet. Les transats du seul pont supérieur étaient confortables et nous admirions les rives, naviguant sagement sur un fleuve tranquille. Une heure de navigation et Mingun était en vue. Les escaliers abrupts de la pagode qui furent gravis sans difficulté étaient de toute beauté. Du plus haut s'offrait à nos yeux une vue étonnamment belle. La suite de la visite était une cloche énorme pour laquelle il fallait débourser trois dollars mais comme les français roublards que nous sommes, avons réussi à éviter de payer, La cloche était le plus haute et le plus large du monde, dit-on. Une énième pagode à mon actif et retour au bateau. L'après- midi déjà entamée je ce parts à moto vers la station des autobus à destination de du lac Inle.
Lac Inle le 29 novembre 2010
Le trajet fut long et pénible, la route était une tôle ondulée sur laquelle mes pauvres vertèbres déjà bien mal en point roulaient au rythme des ondulations, secouées sans cesse par le mauvais état de la chaussée. La banquette pour ajouter à mon supplice se dérobait sous mes fesses et les dossiers et les coussins étaient de plus chauffés par la chaleur intense dégagée par le moteur situe juste derrière moi. Quelle galère et dire que c'est moi qui avait choisi ma place. Je ne pouvais m'étaler sur toute la longueur de la banquette, un abruti d'Australien avait eu la mauvaise idée de changer de place pour venir s'installer au fond, lui aussi. Arrivé vers trois heures du matin, je me pointe au guest-house réservé à l'avance. Un bon somme et encore à bicyclette je parts pour découvrir la ville. Les moteurs des canots à moteurs qui amenaient les touristes sur le lac avaient déjà depuis très tôt le matin, commencé à vrombir. La ville est un havre de paix ou les gens même affairés, déambulent calmement sous une chaleur encore bien tempérée. La fluidité du trafic m'impressionne, on se croise par la droite, la gauche, par devant et derrière, pas de priorité absolue, pas d'insulte, de jurons, un sourie et ça passe. Le soir arrivé, je me mets en quête de mon dîner et sur la rue quelques tables, un étal de brochettes, des soupes, je m'attable et mange la meilleure soupe et la moins chère de tout mon voyage. Cherchant le nom de cet éphémère établissement (que je ne retrouverai pas le lendemain), une jeune fille appliquait sur la devanture du magasin devant lequel elle était installée, un calicot: Diamond Jewerly.
Le 30 novembre 2010
Mes deux cafés bus, et assis à côté d'un sympathique Néo-Zélandais, deux Malaisiens nous rejoignirent pour visiter le lac. Sommairement installés au fond de la pirogue sur des chaises en bois, le groupe constitué, nous sommes partis. Calme, volupté, splendeur, les qualificatifs me manquent, pour traduire mes impressions. Le tour du lac, l'approche des pêcheurs avec leur bien particulière façon de pousser la rame avec leur pied, les jardins flottants, la visite d'ateliers dans les maisons sur pilotis, furent les occupations de cette belle journée ensoleillée. Un atelier ou des femmes girafes étaient exposées là comme des bêtes curieuses étaient de tissage. Je me refusais naturellement à photographier ces trois femmes au cou bizarrement élevé, caché par des anneaux de métal doré et cette jeune fille au regard si triste. Je bloquais. J'avais le souvenir de l'exposition universelle où des pygmées étaient une attraction pour nos ancêtres. Triste, gêné, choqué, je décidais malgré qu'une des femmes me demandât de les photographier, de laisser mon Nikon, dans mon sac à dos. Le retour au soleil couchant, de toute beauté était magique. Fin de la journée
Le 1 décembre 2010
J'avais pris tôt ma bicyclette après avoir décidé à contre cœur de poursuivre mon voyage vers Bago pour aller ensuite voir ce fameux Golden Rock. Je suis parti sur une route défoncée, limite de la torture, à la découverte de l'imprévu. Une femme se lavant sur un ponton surplombant un de ces multiples chenaux qui toilent la cité, plus loin des paysans s'échinant à cueillir le riz avec lesquels je partageais un long moment, une camionnette au châssis cassé se déplaçant en crabe, un monastère où de jeunes moinillons étaient aux fenêtres, et celui jouant avec son ballon bleu que je shootais de loin. Après deux bonnes heures à pédaler, j'arrivais au village et la visite du marché faite, je déjeunais, à la gargote typique du pays. Retour et petite sieste salutaire. Réveillé par les canots qui circulaient bruyamment sur le canal je passais le petit pont de bois et allais sur l'autre rive, celle d'en face. Posté sur une chaise que m'avait tendue un commerçant dont la boutique de pièces mécaniques nécessaires à la réparation des moteurs, donnait directement sur le canal, je photographiais des femmes alternant leur toilette et leur lessive, dans l'eau plutôt ragoutante du canal. Derrière la fenêtre la femme de ce gentil commerçant m'offrait le joli spectacle de l'allaitement. Je serai toujours le bienvenu me dit cet homme quand je me décidais à partir. Mon dîner birman à 2500 Kt au Linn Htat était de fried soja bean, smell dish fish, peanuts, bamboo, fish paste curry et fried fish paste.
Le 2 décembre 2010
Assis en face d'un Alaskain qui prenait en face de moi son petit déjeuner, composé d'une crêpe à la marmelade, mélangée avec une omelette brouillée, le tout accompagné d'une soupe chinoise, je réfléchissais à la dernière demi-journée que j'avais à passer au lac. Un petit tour à bicyclette, le taxi et me voici attendant le bus pour Bago.
Mawlamyine (Moulmein) le 3 décembre 2010
Le voyage vers Bago ne fut ni pénible ni très confortable, mais bon. En chemin, après avoir discuté avec Jean Yves et sa femme Marie Ange je changeais d'idée et décidais de les suivre jusqu'à Yangon, d’enchaîner directement, plutôt que de descendre en pleine nuit à Bago, et relier Mawlamyine, d'autant plus en pleine nuit à cinq heures, vingt-quatre heures de bus ce n'était pas la mort. Le second bus pris à Yangon n'était heureusement pas le frigo de celui auparavant. L'arrivée vers quatorze heures, le sac à dos déposé au Breeze Guest-house à 7 dollars la nuit, je suis parti à la recherche du débarcadère d'où le lundi et jeudi par le bateau pour Hpa An. Nous sommes vendredi et mieux vaut s'y prendre à l'avance. Les billets sont à prendre le jour même au bateau, parfait. Mon dîner d'une noodles soupe à 1000Kts, excellent et pas cher. La nuit dans la cellule fut calme mais au petit matin le vacarme d'un moteur qui avait du mal à démarrer me réveillait, et le défilé d'hommes et de femmes qui venaient se laver derrière le mur de la cellule, chacun finissant son lavage de dents pas des raclements de gorge, et crachaient bruyamment. Dur éveil.
Le 4 décembre 2010
Avec mes compagnons de route, rencontrés au lac Inle, nous sommes partis à la découverte du coin, la ville n'ayant pas grand-chose à nous offrir, en direction du monastère perché au plus haut de la colline. Arrivés trop tard et donc ayant raté la navette qui devait nous transporter au sommet nous voilà sur le chemin, à pied, sous une chaleur accablante. A plus de la moitié de la montée, je laissais filer Jean Yves et Marie Ange plus jeunes, plus lestes, plus sportifs, car bien que ma jambe ne me faisait pas souffrir je voulais m'épargner. En descendant, je rencontrais un groupe de cinq femmes qui portaient sur leurs têtes des fagots de bois qu'elles étaient allé chercher tout là-haut. A une halte de décidais de soupeser un fagot. Je ne suis pas arrivé à le décoller du sol. Filant comme des cabris j'avais du mal à les suivre moi qui n'avais rien sur la tête. Arrivé au point de départ je finissais par déjeuner et me faire une petite sieste en attendant le retour des autres.
A voir (diaporama)
/>
Le 5 décembre 2010
Nous sommes allés voir le plus grand bouddha couché du monde, de près de deux cent mètres de long qui s'étend de tout son long sur le flanc d'une colline verdoyante. Impressionnant car c'est le fruit du travail acharné, commencé depuis quinze années, d'un moine qui a décidé de consacrer son argent, son temps, sa ferveur à la construction gigantesque du monument. La fin n'est certes pas pour demain, tellement il reste à faire. L'intérieur creux, est composé de nombreuses salles où sont montrés des scènes de vie, constituées avec des figurines faites de ciment et joliment peintes. C'est plutôt naïf, c'est kitsch, c'est à voir. Quittant ce lieu, une multitude de moines de pierre statiques les uns derrière les autres, me montraient un chemin à prendre, ce que je fis. Ils se suivaient étaient au nombre de cinq cent et filaient au travers une verte colline, me guidaient vers un bouddha que j'aurais eu du mal à atteindre vu la chaleur écrasante, la difficulté du chemin qui montait et la dureté du sol caillouteux. Au bas de ma descente, une forêt d'hévéas donc chaque tronc nourricier abreuvait de sa sève, les coupelles chargées de la récupérer. Je rejoignis mes compagnons en levant le pousse pour héler un moyen de transport. Une espèce de camion me prit en charge.
Le 6 décembre 2010
Nous étions embarqués ce matin sur le bateau qui part les lundis et jeudis, et quel bateau, pour rejoindre Hpa An. Point se siège, alors je tendais mon hamac, bercé par un léger tangage sur le fleuve qui s'écoule lentement vers Hpa An. C'est vrai, la vue du fleuve est tout autre. La cabine de pilotage, par sa vétusté me rappelait alors le Jean-Pierre Calloc'h bateau reliant Mahajanga à Nosy Be. Une longue chaine traversait le pont inférieur et reliait le gouvernail à la barre que le pilote tournait avec ses pieds pour récupérer le jeu et anticiper la manœuvre.
Hpa An le 8 décembre 2010
J'étais en route pour voir ce joli pont vu sur un poster. Il était tout en bois, et traversait un étang peu profond. Ce fut ensuite le visite traditionnelle du marché local où les viandes étaient découpées sur un billot de bois plus que centenaire, où les mouches se rassasiaient, où les poissons encore vivant essayaient vainement de sauter par-dessus le bord du sceau de plastique. Les fruits et légumes étaient étalés à même le sol. L'après-midi, assis en face d'un rocher où trône un stupa, j'attendais le coucher de soleil. Encore une belle journée bien remplie. Un Coréen en vadrouille s’assit à coté et ensemble nous avons attendu le bon cliché. J'attendais un pick-up pour mon retour, le Coréen monté sur sa moto me proposa de me ramener à mon hôtel. J'acceptais. le 7 Décembre 2010
Avec Roman, jeune copilote à Air France nous sommes partis à la découverte des Sadaing caves. Grotte large et humide où des nuées de chauves-souris suspendues aux parois défèquent depuis des centaines d'années sur un sol devenu très glissant sur lequel nous avançons prudemment pieds nus, pagode oblige, à la lueur de nos lampes frontales. Arrivés au bout du tunnel nous débouchons sur un petit étang. Un rapide échange avec un pêcheur et nous voilà embarqués sur sa plate pirogue pour passer sous un large et peu haut rocher surplombant l'eau d'à peine deux mètres environ qui nous conduisait vers un second étang bien caché. Obligés de reprendre le même chemin retour notre attention se bornait à regarder où nos pieds se posaient. Nulle envie de se retrouver les fesses dans le fiant. Le déjeuner dans la gargote à Eindu village fut local, typique et pas cher.
Kyaik- Hti-Yo les 9 et 10 décembre 2010
Toujours avec mes compagnons de route, Roman a fait son chemin retour, nous étions à Kyaik- Hti-Yo pour aller à l'ascension de cette colline où au sommet se dresse le Golden Rock si vénéré par les Birmans. La première partie de la montée s'est faite en camion et pour un petit supplément nous étions dans la cabine et derrière, dans la benne une cinquantaine de personnes serrées comme des sardines, en plein vent sous un ciel gris menaçant, assises sur des traverses de bois peu larges pour nos grosses fesses. La seconde partie à pied ne fut pas malgré la pente abrupte trop pénible. Quelques arrêts au bord de chemin sur les côtés duquel s'étalaient de nombreuses échoppes et nous voilà trois quarts d'heure plus tard au sommet. Notre quote-part de cinq dollars pour les bonnes œuvres de la junte payée, nous étions enfin prés de ce rocher posé en équilibre sur un autre au flanc de la colline. Surprenant pour nous, mystique pour les Birmans qui viennent y coller leurs feuilles d'or, accrocher des clochettes aux barrières et faire leurs offrandes. Quant à la descente elle se fit sous une pluie battante, dans la benne. Imaginez la rigolade au milieu de tous. Trempé jusqu'aux os, je rejoignis ma lugubre chambre.
Pathein le 11 décembre 2010
La gargote n'est pas du genre tout à fait sobre, mais l'accueil et la bonne assiette de riz au poulet et légumes me rassasie. Je suis à Pathein, venu directement de Kyaik- Hti-Yo, faisant juste une halte de deux heures à Yangon le temps de changer de gare d'autobus. Pour huit mille Kts ma chambre n'est ni trop clean ni trop accueillante, mais juste une nuit. Demain la plage de Chaungtha.
Chaungtha Beach le 12 décembre 2010
Rien d'exceptionnel ici, une belle plage secouée par des vents, une mer agitée et donc une baignade prudente. C'est la fin du voyage, farniente jusqu'à mardi, jour du retour a Yangon, veille de retour à Bangkok.
Le 12 décembre 2010
Ce matin une jeune étrangère vêtue d'une robe de mousseline violette, très aérienne, très courte qui à la moindre brise remontait et laissait découvrir le haut de sa cuisse, le décolleté plongeant sur une belle poitrine, les bouts des seins pointant au travers du fin tissu, vint s'asseoir la table à côté. Je la regardais avec plaisir, elle était jolie, latine certainement avec ses beaux cheveux châtain, mais j'étais choqué que l'on puisse s'habiller ainsi dans un pays où les femmes, à la plage se baignent habillées et dans la rue ne laissent rien apparaître de leur corps, vêtues du longhi traditionnel, sauf quelques rares jeune filles influencées par la mode occidentale. Nous n'apportons pas toujours le bien, hélas
.
Yangon le 14 décembre 2010
J'avais retrouvé Armand et avec Claude un vadrouilleur rencontré dans le bus et nous sommes allés diner à la gargote que j'avais fait découvrir à Armand. Un café pris sur le trottoir, Claude couché et nous voilà Armand et moi parti nous encanailler dans la boîte du premier jour. La nuit fut courte et l'après-midi nous sommes Claude et moi, partis vers l'aéroport destination Bangkok.
Acte III - Thaïlande
Bangkok le 15 décembre 2010
Deux jours passes à Bangkok et je suis parti malade, fiévreux, avec tout ce tintamarre, cette pollution et tout ce monde grouillant comme des fourmis et ce malgré un dernier massage fait par Nok. Le voyage de nuit par bus m'emmènera à Vientiane. Arrivée prévue au petit matin.
Acte IV - Laos
Vientiane les 18 et 19 décembre 2010
Vientiane. Dès le petit matin, j'étais parti à la découverte de cette petite ville aux larges avenues, où la conduite automobile se fait à droite, comme chez moi. Prudence donc car j'avais pris l'habitude de celle à l'anglaise, il faut donc revenir aux classiques. La ville est propre, les gens sourient, mais pas grand-chose à voir. Le jardin de Buddha, l'Arc de triomphe laotien et quelques pagodes sans oublier un palais présidentiel sur la rive gauche du fleuve où trône la grande statue d'un grand homme, sans doute. Flâner, traîner, observer, écouter, voilà bien des passe-temps bien agréables. Encore une journée a ne rien faire, mais comme j'apprécie ces moments de solitude désires. Elle en réclamait 45.000 kips, je lui proposais 30.000, elle descendit, je montais, et par un accord tacite, le bon prix fut entendu. Avec la jolie vendeuse vietnamienne nous avons échangé quelques palabres, je suis reparti avec mon tee-shirt orne sur le devant d'une faucille et d'un marteau. Je trouverai bien un jour ou je provoquerai. La nuit passée sur un sommier et un matelas aussi durs que du pain rassis, à chercher la bonne position, je me suis réveillé a six heures, destination Luang Prabang.
Luang Prabang le 20 et 21 décembre 2010
Luang Prabang très touristique, donc très cher, s'étend le long du Mékong dans la région nord du pays.
Je ne m'y suis donc pas attardé, la ville regorgeant de jolis restaurants, et de jolies boutiques, pièges à touristes. Mon but, prendre le bateau, remonter le fleuve jusqu'à Nong Kiaw et visiter cette ville au retour
.
Le 22 décembre 2010
J'avais quitté mes rencontres, Alfred un sympathique alsacien, et un couple de lyonnais après le dîner et au petit matin, je me retrouvais avec encore d'autres français, sur la pirogue qui nous emmenait a Nong Kiaw. La navigation étais difficile, le fleuve aux eaux peu profondes se montrait ardu à dompter, parsemé d'îlots rocheux que le skipper d'un œil exercé, évitait habillement. La faim me tiraillait, j'avais oublié d'apporter quelque chose à grignoter. Sept heures plus tard, les fesses aplaties, le dos rompu nous avons débarqué sur la rive droite à Nong Kiaw village perdu entre deux flancs d'une montagne, qu'un pont réunissait.
/>
Nong Kiaw le 23 décembre 2010
J'établissais mon plan final qui consistait à descendre la rivère Ou de Phôngsali à Muang Khua car des rencontres faites m'avaient recommandé de faire la descente plutôt que la remontée de la rivière, c'était magnifique. Je devais me rendre à Muang Ngoi, remonter ensuite par le fleuve jusqu'à Muang Khua et prendre le bus pour Phôngsali. Six jours passés au Laos et Bangkok et le Myanmar me paraissaient très loin. Ailleurs le temps n'est plus le même, ne file ni à la même vitesse, ni au même rythme.
Muang Ngoi les 24, 25 et 26 décembre 2010
Muang Ngoi est un village accroché au flanc d'une montagne qui jette ses versants dans la rivière Ou, village uniquement accessible par la rivière. J'étais inscrit sur une liste d'attente pour me rendre par bateau vers Muang Khua mais il fallait être au nombre de dix pour espérer avoir un prix raisonnable, sinon il fallait compenser et le prix devenait trop cher. Alors que j'attendais la remontée éventuelle de la rivière, les journées se passaient à aller voir au loin, au travers des forêts, des ruisseaux à traverser aux gués, des rizières recouvertes de paille de riz attendant la prochaine semence, des villages isolés où un accueil curieux et chaleureux nous était réservé. Le matin du deuxième jour nous avons Bernard, Lydie sa compagne, un couple de scientifiques et leur fille Chloé, laisser Alain, Christine et leurs deux garçons, au débarcadère, redescendre vers Nong Kiaw. Vraiment sympa ce couple et c'est chaleureusement que nous nous sommes dit adieu, après les deux jours passés ensemble. Nous avons échangé nos adresses avec la certitude de nous revoir grâce à internet. Entre-temps j'avais refusé de prendre le bateau pour la remontée car six passagers ne permettaient pas encore d'avoir un prix acceptable. Je ne savais pas ce que j'allais faire. Carpe dien, nutze de tag.
Finalement, je suis parti avec mes amis de voyages, redescendre le fleuve jusqu'à Muang Khiaw. Lydie, voyant la liste des passagers s'allonger m'avait par précaution acheté le billet. Au débarcadère huit passagers allaient remonter le fleuve, flûte j'aurais pu. Tant pis, tant mieux, que sais-je, Lydie avait involontairement précipité ma décision et j'étais ravi de passer encore un moment avec eux. Bernard était un puit de science dont il me faisait partager un petit quelque chose; quel bonheur. Je me sentais bien avec eux. Dans un remous plus fort une vague nous submergeât, nous étions trempés, nous avons ri, il faisait chaud, c'était sans importance, nous étions bien, le bateau nous emmenait à bon port. A Muang Kiaw nous nous sommes dit au revoir, nos routes se séparaient. Je les quittai non sans un pincement. Une belle rencontre (Je pense à toi, Josée Anne), très belle comme on en fait hélas que trop rarement. De Muang Kiaw un van me transportait jusqu' à Oudomxai. Une nuit et direction Phôngsali.
Oudomxai-Pongsaly le 27 décembre 2010
La piste serpentait au milieu des montagnes, le bus peinait dans les côtes mais le voyage n'était pas inconfortable.
Pongsaly les 28 et 29 décembre 2010
Dix heures et enfin nous sommes arrivés a Phôngsali, ville haut perchée dans le nord Laos, à la tombée de la nuit par un froid glacial. J'avais ma polaire. La soirée du deuxième jour se terminait après un délicieux repas d'un resto chinois où Gallina m'avait emmené. Je réglais ma note d'hôtel quand j'entendais venant juste d'à côté une musique de genre local. Je décidais de m'y rendre. Des Laotiens fêtaient précocement le nouvel an et m'invitèrent à leur table. Que des locaux, point de touristes, quel pied. Les hommes formaient un cercle, tournaient dans le sens contraire des aiguilles de la montre et faisaient face à un autre cercle formé par les femmes qu'ils avaient invitées ou par lesquelles ils avaient été invités à danser. Un orchestre jouait et trinquant pour la énième fois mon verre de Laobeer, une femme est venue m'inviter à danser, j'acceptais de bon cœur. Tout en dansant, une femme me tendit un verre d'alcool appelé laolao que tout le monde partageait, c'était fort, c'était bon, c'était je ne sais quoi. Quelle soirée. Aurai-je pu deviner que j'allais festoyer ainsi.
Hat Sat le 30 décembre 2010
Le transport jusqu’à Hat Sat d'où je prenais la pirogue vers Muang Khua était très rudimentaire. Une panne d'essence vint agrémenter notre descente de la rivière Ou, Je récupérais mon sac à dos trempé, j'avais les fesses en compote, dur dur. C'était vraiment beau, les pêcheurs dans une eau plutôt froide, les enfants nus qui jouaient dans cette même eau, les femmes qui faisaient la lessive, leur toilette, les collines qui enserraient ce mince filet d'eau où les pilotes manœuvraient habillement les embarcations au milieu d'éperons qu'il n'aurait pas été judicieux de toucher, au risque d’endommager la pirogue, voire de couler. Ils étaient des artistes, nous étions ensécurité.
Muang Khua le 31 décembre 2010
Elle était brune comme une bière belge, avait la peau blanche comme une neige de Sibérie, Gallina n'avait rien de ces jolies Russes qui nous font rêver de l'érotisme, du charme slave. Depuis deux jours nous faisions route ensemble et si elle n'était pas la Nathalie, guide de Gilbert, elle en avait un qui m'était bien utile. Muang Khua n'avait rien d'intéressant, si ce n'est un joli pont suspendu dont les plaques d'acier disjointes qui formaient le tablier laissaient voir le lit de la rivière plusieurs dizaines de mètres plus bas. A chaque passage de motos le pont bougeait ostensiblement, c'était impressionnant, inquiétant mais point de peur le pont résistait depuis bien longtemps. Je sentais que ce nouvel an n'allait en rien être exceptionnel. Un excellent repas prit avec Gallina et un couple d'Australiens très sympa, un coucher de bonne heure, point de luxure. Nous passions en 2011 sans nous en apercevoir, aucune décoration dans les rues pour nous rappeler le passage à la nouvelle année.
Luang Prabang les 01, 02 et 03 janvier 2011
Après un changement de bus à Oudomxai, retour à Luang Prabang, au même guest-house. La chambre à quatre-vingt milles Kips, un peu chère mais je n'avais guère le choix en ces périodes de fête. Nombreux guest et hôtels étaient complets. Lever tôt, ballade autour des pagodes et midi était déjà là. Comme à l'accoutumée il était long d'attendre son repas qu'ils mettaient un temps fou à préparer. La cuisine au charbon de bois, le nombre limité de feux obligeait à la patience. Une réflexion me vint alors. Pourquoi essayer d'imposer notre mode de vie, alors que nous devrions profiter de nos voyages, pour nous imprégner de cette philosophie des pays d'Asie que l'on apprécie tant, là-bas. J'attendais et cela me permettait de penser, de réfléchir, de comprendre. Comme il était bon ce petit plat bien mijoté que j'avais tant attendu. Il commençait à faire frisquet, je rentrais donc me coucher. Au sortir de ma chambre une jolie jeune laotienne aux longues jambes moulées dans un collant couleur chair, assortie d'une micro jupe bien transparente, me gratifia d'un beau sourire et me souhaita un good morning. Comme elle était bien balancée ! La matinée commençait bien, j'allais gaiement prendre mon café. Avant mon déjeuner de fried noodles sea food, j'étais allé me faire masser car depuis mon arrivée au Laos, les multiples transports plus qu'inconfortables avaient eu un effet dévastateur sur mon échine. Efficace, sérieux, pas de "Happy-end", pas thaïlandais.
Vang Vieng les 04, 05 et 06 janvier 2011
J'étais à Vang Vieng, lieu de perdition d'une jeunesse occidentale en mal de vivre, destination qui terminait mon voyage bien sage avant mon retour sur Vientiane. La ville n'était que guest-house restos, hôtels, échoppes en tout genre achalandées de toute les merdes made in China. C'est à Vang Vieng que viennent s'enivrer d'alcool, de drogue, d'extasy toute une jeunesse désœuvrée. Heureusement Vang Vieng n'était pas Pattaya, mais pour combien de temps encore ? Celui du régime communiste, à coup sûr, quoi que!
Des mecs torses nus, des filles en bikinis plutôt mini, déambulaient complètement ivres, une bouteille de bière à la main, irrespectueux envers ce peuple si charmant et transformaient insidieusement, lentement son esprit, j'en étais persuadé. Heureusement je n'ai vu de filles en string, mais il parait qu'aux abords de la rivière, à la saison chaude. Peu de monde en ce début d'année dans les bars nocturnes sur la petite île au milieu du fleuve, qui crépitent le mauvais son d'une mauvaise musique. Les magasins sont ouverts tard dans la nuit, les restos, les salons de massage aussi. Je décidais de louer une moto, mais au petit matin, levé trop tard, j'avais consacré quelque temps à la mise à jour de mon blog, j'avais donc oublié mon idée de ballade a moto pour aller arpenter la campagne vars les grottes qui étaient de l'autre côté de la rivière. Le soir venu, je retrouvais Jean Louis un copain de rencontre avec qui je partageais la table du diner dans une gargote à deux francs six sous, où nous nous régalions depuis trois repas déjà. Le lendemain il était temps de rejoindre Vientiane
Vientiane les 07-08 et 09 janvier 2011
Que faire ? Rentrer un jour plus tôt sur Bangkok et faire mes derniers achats ou partir le même jour du retour sur la Réunion. D'un côté je mettais la main à la poche et de l'autre j'économisais quelques euros. Dilemme. Mon second jour à Vientiane a été consacré à vadrouiller dans les rues, mon Nikon à la main. L'inauguration d'un temple chinois occupait une grande partie de l'après-midi. Le soir je me suis rendu dans un salon de massage que j'avais repéré le matin même et là comme par surprise, le jeune femme à la superbe frimousse, après m'avoir allongé sur le ventre, massé les jambes, me fit retourner sur le dos, m'enduisit le sexe d'une huile de massage très parfumée, me masturbât vigoureusement jusqu'à la jouissance et me dit tout simplement que c'était par pur plaisir, qu'elle ne voulait rien d'autre, pas d'argent. J'avoue que ce fut un moment plus qu'agréable qui terminait plus que bien ce superbe voyage. Bande de jaloux et jalouses, point de reproches !
Acte IV -Thaïlande
Deux jours dans le brouhaha habituel et je rentre.
Epilogue
Là-bas une jeune fille te salue, te dit bonjour, te sourit et s'en va, tout simplement.
Quel voyage, quelles beautés, quels émerveillements, quelles rencontres, quels moments, quels souvenirs !
Haut de page |