Mes pérégrinations au Cambodge, Malaisie, Indonésie en 2011
Acte I - Thaïlande
Bangkok les 17,18 et 19 novembre 2011
Mes trois jours à Bangkok ont été comme toujours bruyants, usants, fatigants et sans grand intérêt. Au deuxième jour c’est à dire le 18, Alfred m’a rejoint et nous avons passé la journée à flâner dans les rues de la ville, les pieds au sec, contrairement aux infos alarmistes, diffusées chez nous par des journalistes mal informés ou plutôt avides de la désinformation qui gonflent leur audimat. Ne leur en déplaise, la ville est, exceptée à son nord, à sec et quelques sacs de sable pour protéger les entrées sont encore en place, au cas où… Quant aux crocodiles, ils sont rentrés à la maison. Le troisième jour, nous avons traîné nos guêtres à visiter, la nuit les bordels de Nana Plazza ou Alfred devait avoir les testicules qui devaient se claquer comme des castagnettes dans la paume de la main, son désir était si flagrant. Il était comme un enfant dans un grand magasin parisien les jours de Noël et nous attirait dans chaque Go-Go, pour voir. Mais ces poupées-là, étaient-elles en chair, s’exhibant complètement nues, aux regards des voyeurs et vicieux en tout genre et cela me déplaisait chaque fois d’avantage. Un larron, Renaud, rencontré à l’hôtel nous accompagnait, un mec sympa et agréable. A l’entrée d’une ruelle, deux françaises en goguette nous ont prié de les accompagner, histoire de ne pas être seules à pénétrer dans cet antre destine aux hommes qui viennent ici pour se masturber autant l’esprit que ce qu’ils ont dans leur slip; tout simplement écœurant. Nous avons partagé un moment devant une bonne bière et je me suis rappelé de ma belle, jeune et gentille voisine; Maya je te garde la première capsule, de la première bière, du premier pays et des autres.
Acte II – Cambodge
Siem Reap les 20 et 21 novembre 2011
Je suis arrivé à Siem Reap et après quelques jours, ma plume se décide enfin de reprendre du service; flemme, manque d’envie, je ne sais. Hier je suis allé comme à mon habitude chez le coiffeur, ressorti rajeuni et ensuite me faire le premier massage. Une fois de plus les mains expertes qui m’ont remis d’aplomb, n’ont pas oublié ensuite de faire monter en moi, un certain émoi. Franchement, entre vous et moi, nu comme un ver, laisser à une jolie inconnue, la totale liberté de prendre soin de son corps, est un pur bonheur. Fermer les yeux, se laisser faire, se laisser emporter, oublier sa pudeur au vestiaire, s’abandonner, est un luxe dont ici, j’use aisément, sans retenue. Donc aujourd’hui je reste seul, Alfred est parti avec deux jeunes, Aude et son copain Diego rencontrés à la descente du train à Aranyaprathet et avec qui nous avons fait le trajet en taxi vers Siem Reap. Pour eux, visite d’Angkor et pour moi, vagabondages. Ce soir, nous avons dîné au marché et au milieu du repas, un chauffeur pressé, impatient, arrêté à cause d’un bus chargeant ses passagers, au volant d’un énorme 4×4, se mit à klaxonner comme un malade le doigt bloqué sur l’avertisseur. Excédé par sa bruyante insistance qui incommodait une foule de clients attablés, je me suis levé et le priais fermement d’arrêter son tintamarre. Me narguant du regard et d’un sourire narquois, il recommença de plus belle. Je m’énervais alors et verbalement violent, je lui fis comprendre qu’il avait intérêt d’arrêter et de patienter deux minutes, chose qu’il fit, me jetant un regard glacial Chaiya Mangkalaram. De retour à table les clients du restaurant et de ceux d’à côté se mirent à m’applaudir, me féliciter de mon intervention, eux qui comme moi étaient excédés, mais n’avaient osé faire, contents que je fasse que je fasse taire cet arrogant chinois, nationalité guère appréciée dans ces pays d’Asie.
Kampong Thom les 25, 26 et 27 novembre 2011
Après mes deux cafés noirs habituels, le sac à dos préparé la veille, nous sommes partis de Siem Reap vers Kampong Thom ou nous sommes arrivés après trois heures de bus. Me voilà déjà sur le marché à tirer de ces vendeurs de poissons, de fruits et légumes, de tout et de rien, de viandes et charcuteries ou les mouches viennent en nombre se rassasier, des sourires que j’imprègne sur la carte mémoire de mon Nikon. Demain je dois trouver le chemin qui nous mènera au lac Tonlé Sap, inch’Allah. Alfred est un mec sympa, mais mon dieu que sa vie est triste. Faite de labeur, d’argent gagné, de biens accumulés, mais une vie sans gaieté, sans saveur, plate comme l’eau d’un étang qui sous une couche d’eau claire, cache une épaisse vase ou viennent se terrer tous les bonheurs ratés d’une vie sans joie ni relief, fade comme la soupe du jour dans laquelle il ne verse ni sauce Nuoc Mam, ni sauce d’huîtres qui donneraient tant de ces saveurs exotiques, puisqu’il ‘n’aime pas, puisqu’il n’a jamais essayé. Le lac est trop éloigné de Kampong Thom. Il nous faut cinq heures de navigation aller pour l’atteindre, chose qui s’avère impossible. Il n’y a aucune halte au bord du lac, aucun endroit pour y séjourner et nous serions donc obligés de revenir dans la même journée. Nous verrons donc à Phnom Penh ou beaucoup plus tard je pense, de Battambang. Ce matin seul devant mon café je réfléchis si je vais continuer mon voyage avec Alfred. Comment le présenter à Bernard et Lydie, impossible… Il n’est vraiment pas dans le même feeling. Peu indépendant, un tantinet perdu quand je ne suis pas là pour faire, avec une mentalité certes d’homme honnête mais avec cet esprit de Cloche-merle, s’occupant jalousement, trop de ce que font et de ce qu’ont les autres, dont le souci de sa vie fut d’accumuler sans cesse, dans un couple déchiré depuis des lustres et qui n’a jamais eu le courage de claquer la porte et de plus avec le regard trop insistant sur la jeune gente féminine, chose qui me déplaît. Facile à dire pas facile à faire, je sais. Je ne suis certes pas un saint mais il a des attitudes, des mimiques que je n’aime pas. A coup sûr je finirai mon voyage sans lui. Et graves lacunes, il n’aime, ni la musique, ni la photo et il est triste. Fragile aussi, il craint le soleil, les moustiques, les courants d’air, il a peur de monter à moto, du parapente, de la vitesse, et de et de….L’après-midi du 26, nous avons visité les très vieilles ruines des temples éparpillés, d’un empire khmer du VII siècle de notre ère dans la vaste forêt du site de Sambor Prey Kuk.
Phnom Penh les 28, 29 et 30 novembre 2011
Phnom Penh n’est plus ce dont j’avais gardé le souvenir. Un dense trafic, un Hummer, des 4×4 en veux-tu en voilà, des nuées de motos, ont bouleversé cette ville autrefois si paisible. Le Central Market rénové grâce à un don de la France est superbe, avec à son centre sous une magnifique coupole d’un beau jaune orangé, très ajourée pour que l’air s’y engouffre, les échoppes des bijoutiers et à son pourtour, les fruits et légumes, les bouchers, les poissonniers, bref, tout ce qu’il y a dans tous les marchés du monde. La rive droite du Chaktomok est bordée de toutes sortes de restos, piège à touristes ou l’on ne mange guère cambodgien. Le camp S21, "Musée du Crime Génocidaire", si tristement célèbre pour y avoir exterminé toute une population qui refusait la dictature, ou tout simplement parce qu’elle était instruite, savait lire, écrire, était intellectuelle, a été de notre dernier jour à Phnom Penh.
Gros plan
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Kampong Cham les 1,2,3, et 4 décembre 2011
Le premier après-midi a été comme à l’accoutumée réservé à la découverte de la ville, dont la rive borde le mythique Mékong. Calme paisible, peu imposante cette cité a un charme certain. Le lendemain au guidon de ma moto louée cinq dollars la journée, je me suis rendu sur la Colline des Hommes et celle des Femmes, plus modeste par sa hauteur, ou j’ai pu visiter les jolies pagodes et leurs éternels bouddhas. Dans la vallée la visite du superbe village de Cheungkok sur les terres du site d’Amica, fut accompagnée par les sourires de tous et les joyeux ’’holà ’’ des enfants jouant tranquillement sur les chemins de terre. Hormis quelques jeunes gens allant à l’école à bicyclette le portable à l’oreille, j’aurai pu me croire au siècle dernier. Sur la route du retour petite halte au site de Vat Nakor, très vieil ensemble de ruines du troisième siècle ou hélas ont été rajouté de récents temples dédiées à Bouddha. J’ai ensuite déjeuné en ville et repris ma route vers le nord, visiter le site de Vat Han Chey sur la colline dominant le Mékong, ses méandres et ses îles, ou trônent quelques superbes bouddhas au milieu d’un jardin agrémenté comme un jardin d’enfants. La piste qui m’y a amené longe le Mékong sur quelques km. De jeunes gens m’ont alors invité a partagé un jus de fruit, dans un verre rempli de glaçons ; peu recommandé mais sans risque, que serait une découverte, que serait l’aventure, sans tourista ?
Scène de vie à Kampong Cham
Sen Monorom (Mondulkiri) les 5, 6 et 7 décembre 2011
La fraicheur matinale, au petit déjeuner, sous la jolie terrasse du Green House change des chaleurs passées et la polaire me réchauffe bien. Après une quarantaine de kilomètres, sous ’’une ti farine’’, nous sommes aux chutes de Bu Sra. Pas impressionnantes, mais tout de même. De retour nous passons devant la colline ou, à l’aller nous nous étions arêtes et où trône la pagode Doh Kronom. Un rinçage des habits est nécessaire car le sable fin de la piste et la poussière accumules ont teint tout, d’un ocre-rouge bien tenace. Le soir les infos de TV5 Monde, les mêmes nouvelles, la crise, l’euro, je suis loin de ça, j’éteins, je vais diner. Le ciel est toujours menaçant, Alfred et moi chevauchons nos motos à la découverte des alentours. Nous arrivons à la frontière du Vietnam, faisons demi-tour et découvrons de jolies campagnes et villages. Rencontre avec un groupe de touristes asiatiques, bavardages avec le guide et la charmante accompagnatrice sur le chemin qui nous mène à une petite cascade. Demain matin nous prendrons la route pour Kratie.
Kratie les 8, 9 et 10 décembre 2011
Nous voilà à Kratie, ville ordinaire, sur la rive gauche du Mékong. Apparemment rien d’extraordinaire à visiter. La promenade est encombrée de nombreuses échoppes qui tiennent lieu de bars et restaurants, de gargotes ou les services de l’hygiène auraient les cheveux droits sur la tête, mais que le déjeuner est bon. A Sambok Mountain, des nonnes s’affairent tranquillement à la préparation de la table du déjeuner des moines invisibles. Tout de blanc vêtues, les vieilles femmes, très maigres sans aucun autre vêtement qu’une espèce de drap enveloppant leur maigreur, se laissent prendre en photos. Dans la cuisine, sombre, éclairée par deux petites fenêtres, à la noirceur des murs due au feu de bois, trois encore très vieilles femmes, elles aussi cadavériques, tout aussi qu’une jeune fille, elle plutôt potelée, attachées aux casseroles posées sur les braises, d’où s’échappe l’odeur d’un riz bien cuit. Je continue ma route vers Kampi. Allé trop loin, je rebrousse chemin et arrive enfin ou je vais pouvoir approcher les dauphins. Il n’en est de rien car le prix exorbitant de neufs dollars, dans un pays ou le salaire mensuel est souvent de cinquante, me font refuser ce plaisir, et aussi participer et encourager une corruption trop essaimée dans tous les étages de la société dirigée par les militaires et la police dans un Cambodge bien miséreux. Tant pis pour les dauphins trop rares et en voie de disparition, je rentre. Rencontré au débarcadère, le guide de l’hôtel me dit qu’Alfred a décidé de partir vers Phnom Penh. Décision qui doit faire suite a la prise de tête de ce matin. Tant mieux, trop chiant ce mec, mécontent de tout, qui dort mal, qui mange mal, mais qui a chaque fois qu’il croise un décolleté se met à bander des neurones. De retour à la capitale il ira au Martini Bar se payer une jeune pute de seize ans, ma main au feu. Les travaux entrepris dans la ville, la mettent dans un chantier ou la poussière envahit mes narines et mes poumons. On se croirait à Beyrouth. Après quelques kilomètres je trouve le ferry qui va pouvoir me déposer sur l’île de Koh Trong. Elle est superbe, avec ses pistes jalonnées de ces maisons sur pilotis si typiques du pays et de ses nombreuses échoppes. Ma moto me permet de découvrir beaucoup de lieux, de champs, de rizières et aller à la rencontre des paysans. La pagode en bois est magnifique et les quelques moinillons qui m’accompagnent tentent un contact difficile, la barrière de la langue faisant obstacle. De retour je monte sur le pont supérieur du ferry et admire la nonchalance avec laquelle le capitaine, si j’ose l’appeler ainsi, manœuvre la longue barge sur laquelle ont pris place, voitures, motos et passagers. Allongé dans son hamac, les pieds en dehors, posés sur la barre exercent la pression nécessaire afin de faire virer l’embarcation. L’accostage est parfait. Le soir, le superbe coucher de soleil, face au Mékong, m’envahit, enfin tranquille.
Ban Lung (Ratanakiri) les 11, 12 et 13 décembre 2011
Six heures de bus sur une piste comme une tôle ondulée, m’ont amené à Ban Lung, ville perdue au fond du Ratanakiri, refuge du Vietminh et plus tard des Khmers Rouges ou déjà au petit matin, les portables sonnent de concert à perturber la tranquillité de mon petit déjeuner. Personne ne parle anglais et moi pas un mot de cambodgien, alors comme hier soir, la commande va se faire par l’intermédiaire du portable. Enfin une utilité. La visite du lac Yaek Lom supposé formé par la chute d’une météorite tellement son cercle semble parfait précède celle de Katieng. Première journée passée aux alentours bien agréables. Pour ma seconde journée à Ban Lung, je pars sur les pistes à travers les plantations d’hévéas à la recherche de quelque aventure. Point d’extraordinaire, mais une nature belle et généreuse, malgré cette poussière qui à chaque croisée de véhicules, tous roulant en trombe vous envahit des pieds à la tête et s’entremise partout. J’ai avalé une bonne centaine de kilomètres et de retour à la ville je rencontre Fred et Dorothée parcourant le Cambodge avec une moto Honda 250 louée à Phnom Penh, qui comme moi cherchent à se restaurer. Déjeuner sympa, échanges, intéressant, on dîne ce soir, ensemble. Décidément, depuis le début de mes pérégrinations, je n’ai pas rencontré une personne qui me parle favorablement de notre cher bien aimé président que tous veulent voir partir en 2012. A croire que tous les gens biens soient en vacances ici, en Asie.
Stung Treng les 14, 15 et 16 décembre 2011
Stung Treng, n’est pas une ville très jolie, même pas du tout, ou un grand marché tient place chaque jour, en plein centre-ville. En remontant le Mékong, sur sa rive gauche avant ce grand pont qui l’enjambe, une rare pagode à étage est sûrement la rareté à visiter. Une cérémonie s’y déroule et un vieil homme se faisant asperger d’eau par quatre monks qui récitent leurs prières, et jettent sur lui à l’aide de branches feuillues l’eau salvatrice, me fait me demander, quelle faute a commis cet homme, de quel mal veut’ il guérir ou se protéger, ou quelle faveur attend t’il ? Sans réponse je repars. La visite dans la ferme séricicole de l’atelier de tissage de la soie, la “coconnerie“ les métiers traditionnels travaillés par de jeunes femmes en formation et la visite du magasin vendant la production locale, finissent cette belle journée. Mais combien de fils de soie faut’ il que les vers produisent, combien de patience à trier, tisser, effiler, teindre et tisser à nouveau sont nécessaires à la fabrication d’une seule petite écharpe ; inimaginable ! Les ateliers sont calmes, paisibles, seulement perturbés par les cliquetis des métiers à tisser que les femmes actionnent de leurs pieds et leurs mains en parfaite harmonie et les chuchotements.
Acte III – Laos
Don Det du 17 au 24 décembre 2011
Quelques heures de bus et me voilà sur l’île de Dont Det dans cet immense archipel des 4000 îles au fin fond sud du Laos, frontalier du nord du Cambodge. J’ai payé le prix de la corruption de 40 dollars mon visa et mon passage. Attablé au bord du Mékong, après ma première nuit îlienne, je bois une bière avec vue imprenable sur le fleuve. Le bungalow est modeste mais luxe, j’ai des toilettes intérieures et la douche avec eau froide. J’attendrais donc, la fin d’après-midi pour me doucher, histoire que l’eau directement puisée dans le Mékong, poubelle de tous, (oh là là !) se réchauffe dans le tuyau. Ma tranquillité n’est perturbée que par les quelques pirogues, aux moteurs Honda pour la plupart, qui assurent les liaisons entre toutes les îles et le village de Makassan, lieu d’approvisionnement, sur la terre ferme. Le réveil est matinal, le coucher très tôt, j’y suis pour une semaine et poser enfin le sac à dos.
Sept jours de farniente plus tard, je suis prêt pour repartir à l’aventure vers le Cambodge, via Siem Reap et enfin naviguer sur le Tonlé Sap, vers Battambang.
Acte IV – Cambodge
Siem Reap les 24, 25 et 26 décembre 2011
Le débarcadère ou je devais embarquer me rappelait celui pour la baie d’Halong, tout aussi récupérateur des touristes venus en nombre. Le bateau se mit en branle et commençait à traverser une vaste étendue d’une eau pas très claire, où des arbres immergés tendaient leurs cimes au-dessus de la surface. Quelques minutes ensuite et c’était une mangrove et des villages flottants apparaissaient, pas aussi jolis que les villages vietnamiens. Deux heures après, la mangrove s’épaississait et les arbustes arrivaient à hauteur du bastingage et brisaient la vue sur son étendue; bof ! Pendant environ trois heures, le bateau, à vitesse réduite avalait les nombreux méandres du chenal, formés par les rives d’une plaine agricole fortement déboisée, pour nous amener dans un étroit canal bordé par les villages qui nous menait à Battambang. Les rives étaient jonchées de détritus, de bouteilles et sacs en plastique, c’était sale et ragoûtant. Dire que les gens y faisaient leur toilette, s’y baignaient, y lavaient le linge et même les dents. La pirogue était le seul moyen de se déplacer et les jeunes enfants savaient déjà naviguer. A notre arrivée à Battambang, une nuée de tuk tuk nous assaillait bruyamment, ouf, j’étais à l’hôtel. Pas vraiment enchanteresse, cette traversée.
Tonlé Sap les 27 décembre 2011
Battambang les 27, et 29 décembre 2011
Pas grand-chose à voir à Battambang. La rivière Sangker est à son niveau bas et laisse voir ses rives jonchées de détritus en tous genres. Le marché n’a rien de remarquable si ce n’est un toit surmonté d’une horloge arrêtée, sans aiguilles. Deux ronds-points ou trônent des statues impressionnantes et c’est tout. Deux nuits et je repars pour Pursat.
Pursat les 30 et 31 décembre 2011
La ballade à travers les rizières avec Dorothée et Fred a été une superbe journée. Bien sûr nous n’avons pas pu aller voir le fameux village flottant vietnamien car comme d’habitude le prix demandé était vraiment trop cher; transport organisé par la petite mafia locale qui profite de son monopole et demander directement aux pêcheurs pour nous y amener ne pourrait que leur attirer des ennuis. Tant pis et si le village flottant est à l’image de celui d’où nous devrions partir, sale, plus que sale, rien à regretter, c’est une poubelle ou vie une misérable communauté de pêcheurs. Eureka, aujourd’hui j’ai mangé mon premier insecte grillé; un cricket, franchement pas mauvais du tout. Je pense renouveler en plus grande diversité et quantité.
Phnom Penh les 31 décembre 2011 et 1er janvier 2012
Nouvel an sans grand entrain passe dans une Herb Pizza, et ensuite dans un bar ou un modeste orchestre local tentait vainement de nous entraîner dans leurs chansons langoureuses et tristes à entendre, faute de comprendre. Une nuée de gens se balade sur la promenade longeant la rivière Tonlé Sap. Un joli feu d’artifice sans doute pour faire plaisir aux innombrables touristes qui sont ici, à Phnom Penh. Sagement je suis rentré à Okay Guest House. Levé tôt je me suis baladé en ville à la recherche de quelques clichés à mettre en boite, et en fin d’après-midi me faire remettre les vertèbres en place par un efficace massage.
Kampot les 2, 3, 4 et 5 janvier 2012
Difficile de trouver une chambre dans les bas tarifs, et c’est obligé que j’en accepte une à dix dollars, mais avec la certitude de changer ensuite pour une à six; substantielle économie. Obligé de faire confiance à un tuk-tuk, qui essaie toujours de t’amener là où il veut, et pour aller ou moi je veux, ce n’est pas gagné, mais parole de Jacou. Provisoirement, faute de lump je mangerai donc du caviar. Je dîne d’une soupe aux pâtes et au porc, attablé dans une modeste gargote. C’est simple, c’est bon. Ce qui est plaisant ici, c’est qu’on prend soin de toi, on te branche le ventilo pour t’éviter la grande chaleur, on te glisse sous la table le serpentin qui dégage son odeur que les moustiques n’aiment pas et encore et encore… Quelle douceur de vivre pour nous, privilégiés voyageurs que nous sommes. Une jeune fille s’installe à côté, elle est jolie, de Barcelone, échouée comme moi dans cette gargote, c’est tout. Décidément le monde est petit et c’est avec grand plaisir que j’ai passé les trois jours à Kampot avec Fred et Dorothée retrouvés ici, à parcourir la campagne, dans les plantations de poivriers, à regarder avec compassion le travail pénible des hommes et des femmes dans les salines. Le travail est manuel, sans aucune machine et c’est échinés à longueur de jours et d’années que ces laborieux extraient ce sel, que nous jetons sur nos routes verglacées ou devant un commerce pour y attirer le client. Idem dans les rizières. Promis, je finirai mon assiette de riz jusqu’au dernier grain, et je reverserai le sel de trop dans la salière. Kampot et une ville agréable à vivre et pas trop loin de Kep, petite station balnéaire ou il n’y a pas grand-chose à faire, sinon s’y baigner comme nous l’avons fait auprès de la sirène qui trône majestueusement comme la Little Mermaid Statue de Copenhague. Adieu Kampot, peut être simplement au revoir, et demain direction Sihanoukville. Bien sûr, ma chère Québécoise, j’ai ramené du célèbre poivre de Kampot.
Sihanoukville les 6 et 7 janvier 2012
J’ai eu du mal à trouver une chambre à Sihanoukville en raison du nombre important de touristes venus des quatre horizons pour les fêtes. Atterri au D.D. Canada dans une guest-house lugubre, aux couloirs sombres et aux chambres sordides, mais propres. Le tenancier répondant au prénom de DD est un abruti complet. Bref D.D. Canada, à éviter tout simplement. Il y a des hasards qui ne le sont plus, tellement ils sont improbables. Avec Fred et Dorothée nous nous sommes dit au revoir à Kampot, surs de ne plus nous revoir, même si nous allions nous trouver à Sihanoukville en même tant. Au petit matin du deuxième jour, perdu dans une rue, d’un des nombreux quartiers de cette ville, je prenais mon café, dans cette même gargote ou j’avais dîné la veille d’une excellente soupe au noodles et au porc. Je regarde les gens déambuler lorsque dans l’ouverture de l’entrée je vois Fred et Dorothée se balader à pied; tout simplement incroyable. Quel heureux hasard, quelle divine surprise et l’idée de passer encore quelque temps ensemble me réjouis, je les apprécie bien, tous les deux.
Koh Kong les 8 et 9 janvier 2012
Arrivé au village de Koh Kong, frontalier avec la Thaïlande, je me suis installé chez ”Otto” une guest-house sans grand luxe mais vraiment bien sympa, tenu par Otto germanique de son état, au ventre bien redondant. Tous les clients sont allemands, et ma connaissance de la langue de Goethe, facilite mon insertion dans le petit groupe. Un jeune avec qui j’ai partagé deux petits ”pets”, m’entraîne le soir boire un verre et nous atterrissons dans une boite de nuit…quelle surprise en ce lieu. Je ne rentre pas tard, le pet me tend à dormir et demain je dois me réveiller aux aurores pour partir vers Bangkok.
Acte V – Thaïlande
Bangkok le 10 janvier 2012
Une nuit à Bangkok, c’est tout.
Phuket (Patong Beach) le 11 et 12 janvier 2012
Patong Beach ! Quel bouleversement. Depuis mon séjour passe ici à Patong plus rien n’est reconnaissable. La longue plage de sable blanc n’est qu’une suite de restaurants, plages privées, bars et échoppes en tous genres. Des rues se sont ouvertes, taillant la ville devenue grande, dans tous les sens. Une foule considérable de touristes et de Russes en veux-tu, en voilà… Que dire des salons de massages et de toutes ces masseuses qui ornent les trottoirs. Patong est malheureusement sur la voie de Pattaya et si c’est la rançon du succès, il vaut mieux parfois rester anonyme. Si Pattaya a son “Walking Street” Patong a sa “Rock City” avec toute sa débauche. On ne sait plus qui sont les putes, les européennes avec les mini jupes, leurs culs à l’air et leurs opulentes poitrines siliconées qui semblent vouloir sortir de leurs bonnets trop petits ou les Thaïs qui veulent leur ressembler. Mais la différence, c’est que les Thaïs, elles, ne sont pas libres, elles sont entre les mains criminelles de la mafia. La musique, pour nous amener dans les Go-Go bars à la recherche du bonheur est à un volume insupportable et les gamines racoleuses à demi nues tentent de nous y entraîner, avec attachées autour du coup des pancartes prometteuses.
Le 13 janvier 2012
Je suis à Hatyai, sur la route de la frontière de la Malaisie, j’attends mon bus.
Acte VI – Malaisie
Kuala Lumpur les 14, 15 et 16 janvier 2012
Quatre heures du matin n’est certainement pas une bonne heure pour arriver à Kuala Lumpur, ville que je ne connais absolument pas. Une fois de plus je suis obligé de faire confiance à un inconnu qui me guide à travers les ruelles de Chinatown qui s’éveille doucement. L’Oasis Guest-house est complet et on m’y propose de dormir à l’étage en attendant le lendemain matin au cas où une chambre se libérerait. Au matin, un peu cassé à dormir à terre avec seulement deux coussins épais comme la retraite des vieux, après quelques heures de demi-sommeil, je me mets en quête d’une chambre, l’Oasis ne me plaisant pas. Chose faite, je trouve à Cheeze Guest-house. Un peu glauque, un peu sordide mais à Kuala Lumpur ce n’est pas gagné à ce prix-là. Grande ville, comme toutes, polluée et bruyante la visite à pied est quand même très intéressante. Chinatown, les Petronas Twin Towers, quelques monuments incontournables, et le marché, tout ça vu en deux jours et je serai à Penang.
Penang les 17, 18 et 19 janvier 2012
Des heures de bus durant, des changements de gares faits, me voilà enfin sur l’île de Penang, à Georgetown, vers 16h00 ou Bernard et Lydie sont venus m’attendre, avant d’aller chercher la jolie Chloé, leur fille de cinq ans qui doit sortir de l’école chinoise. La traversée de Georgetown me surprend par un mélange de style local fortement influencé par l’art chinois et celui, colonial anglais avec ses maisons à colonnades, du temps ou cette île dépendait de l’empire britannique. La propreté de la ville est étonnante. En vue du nouvel an chinois qui sera à son apothéose le 28 et 29 janvier la ville se décore de milliers de lampions rouges, traditionnels de l’art chinois. Evidemment ici, on roule à gauche. Peu de temps passé à Penang, mais ce sera à mon retour de Bali, pour assister à Thaipusam, grande fête indienne.
Acte VII – Indonésie
Java Yogyakarta les 19, 20, 21 et 22 janvier 2012
Parti à sept heures du soir de Penang, arrivé à deux heures trente à Sentral Kuala Lumpur, j’ai sauté dans la navette et rejoint une heure trente plus tard l’aéroport LCCP de Kuala Lumpur d’où j’ai décollé à sept heures du matin pour arriver sur l’île de Java, à Yogyakarta, située loin à l’ouest de Djakarta la capitale que j’évite car peu intéressante à visiter. Dans le quartier des backpackers de Sosro, j’ai trouvé dans Gang II, une ruelle étroite et typique, un guest-house avec une chambre pas chère, peu grande, mais presque propre donnant sur une petite cour intérieure, des toilettes et une douche peu…mais que demander pour à peine 50.000 roupies, ce qui fait moins de quatre euros ? La sieste s’imposait après ce fatiguant périple et demain serait un autre jour. Carpe diem nutze den tag.
Un petit tour à moto afin de repérer le trajet vers le Borobudur et me voilà au pied du volcan le plus actif et le plus dangereux d’Indonésie, le Merapi. Il domine de ses 2900 mètres, les rizières et les champs de cette région très fertile et au demeurant superbe. En passant sur un pont, je vois des hommes et des femmes récupérant les alluvions de sable que draine, la rivière. Je descends les rejoindre pour établir un contact et essayer de comprendre leur difficile labeur. Ce sable est le résultat des explosions volcaniques, drainé par la rivière qui vient des flancs du volcan. Il y cinq rivières dans lesquelles ces gens viennent travailler à ramasser ce sable. J’en rencontrerai d’autres, ailleurs.
Levé à l’aurore, sans réveil à quatre heures du matin, grâce ou à cause du muezzin qui crie dans les hauts parleurs sa litanie qui appelle les fidèles musulmans à la prière, je suis parti de nuit sous la pluie vers le site, à une quarantaine de kilomètres qui abrite le plus grand temple bouddhiste du monde, le Borobudur. Déjà pas mal de marmailles, malgré l’heure, mais pas la foule. J’ai pu faire quelques clichés de cet impressionnant temple du IX siècle construit sous la dynastie Sailendra. Au retour après m’être perdu plusieurs fois, car ici les panneaux indicateurs ne se suivent pas, je suis arrivé au second site de Prambanan ou je me suis contenté d’en faire le tour sans y pénétrer; treize dollars à payer, stop, le Borobudur m’a coûté quinze dollars et mon budget aurait explosé. La pluie a cessé, tant mieux je suis rentré, sec.
Mon dernier jour à Jogja a été consacré à la visite du Kraton, palais du sultan actuel Hamengku Buwono X. Le palais se cache derrière des fortifications qui l’isolent de Yogyakarta, bien qu’il se situe au cœur de la cité. Immense, avec quelques vielles pièces de musée, mais pas d’immenses richesses ostentatoires, face à celles de notre bon vieux roi Louis XIV dans son Versailles démesuré, exposées dans des pavillons richement décorés au centre de vastes cours ombragées. Quelques salles sont consacrées à l’exposition de vitrines qui n’offrent que de vielles affaires, montres à gousset, vieux appareils photographiques, photos de couleur sépia délavées, datant certainement du début du XXe siècle. Ensuite ce fut la visite d’un autre lieu sacré pour les Javanais, le cimetière d’Imogiri ou sont enterrés les souverains des royaumes de Mataram, Surakarta et Yogyakarta. Un impressionnant escalier m’y a conduit, presque épuisant sous la chaleur. En ce samedi de fête le retour au milieu de milliers de motos, voitures, voiture à cheval, cyclo-pousse et bus a été un vrai gymkhana mettant ma vie en danger à chaque seconde.
Surabaya les 23 et 24 janvier 2012
Le réveil à trois heures du matin n’est pas dans mes habitudes et c’est un peu dur dur’ d’autant plus que la pluie tombe. Un groupe formé d’une Suissesse, d’une Allemande, d’un couple de Chinois et moi grimpons à bord d’une jeep. Peu après une montée abrupte, sous la pluie, à pied avec l’aide de ma frontale, j’arrive enfin sur un belvédère d’où nous devrions contempler le volcan Bromo. Pas de chance après une heure à attendre le lever du soleil, la pluie sous un ciel brumeux, nuageux n’a pas de cesse. Nous commençons à redescendre et miracle, une éclaircie. Enfin le Bromo s’offre à nous; vue exceptionnelle, mais brève, le ciel se couvre à nouveau. Un petit tour de jeep et après avoir traversé une plaine de sable noir, nous voilà au pied du Bromo. La grimpette commence et arrive péniblement au sommet un vent d’une force huit est prêt à nous faire basculer dans le cratère avec à son fond un petit lac de couleur terre et nous projette à la figure les poussières de lave. Descente et retour à l’hôtel. Trois heures de l ‘après-midi et je repars pour Probolimbo d’où je dois prendre le bus qui doit n’amener à Bali.
Bali Singaraja - Lovina Beach les 26, 27 et 28 janvier 2012
Arrivé à cinq heures du soir à Probolimbo, je dois attendre huit heures du soir le bus vers Bali. Cinq heures d’un bus plutôt confortable, l’arrivée à Ketapang, la traversée en ferry et je ne m’en aperçois même pas, je dors, un changement de bus à Gilimanuk sur l’île de Bali, un arrêt à cinq heures du matin, à Pengastulan où je bois un café en attendant un bus collectif et me voilà à Lovina Beach près de Singaraja, il est sept heures
J‘avais deux solutions: soit laisser ma moto ici et attendre de passer au tribunal pour défaut de présentation du permis international, soit verser un dépôt de 100.000 roupies maintenant et reprendre ma route tranquillement. Le choix était facile à faire, je devais obtempérer et participer malgré moi à encourager la corruption de cet enfoiré de flic, chose que je fis. Je m’en voulais d’avoir manqué de cette lucidité qui m’aurait fait faire demi-tour au lieu de me laisser arrêter. Tôt le matin, sans avoir bu mes deux cafés habituels, je me pardonnais à moi-même. La montée de la route de montagne était superbe, bordée d’une végétation luxuriante, légèrement glissante, sous un ciel menaçant mais j’arrivais après deux bonnes heures au temple du nom de Pura Ulun Danu Bratan. Au retour je m’arrêtais comme d’autres, à saluer nos amis les singes qui avaient élu domicile au bord de la route afin d’y quémander cacahuètes et bananes.
Cette fois j’étais allé à l’ouest et pris la route vers Pupuan qui pénètre cette montagne verdoyante qui borde la plaine côtière. La traversée des rizières était de toute beauté et je faisais plusieurs haltes à la recherche de celles en terrasses qui font la renommée du coin. Roulant lentement je guettais au travers des buissons quand je voyais sur ma droite un petit chemin qui semblait mener où je voulais. Effectivement après quelques centaines de mètres, sur ma droite une vallée s’offrait à moi avec vue imprenable sur les rizières qui descendaient des coteaux. La vue était époustouflante mais le ciel gris contrariait la qualité de l’image. Clichés pris je redescendais et un de ces innombrables temples qui habitent Bali attirait mon intention.
Au cœur de ce temple qui dominait une immense vallée je faisais la rencontre d’un Pinandita, sorte de monk qui m’expliquait le site dit, Griya Dalem Taman Sari, pendant qu’une équipe de télévision en reportage interviewait trois personnes qui paraissaient importantes, vu le beau costume blanc traditionnel qu’elles portaient et l’intérêt dévoué que le shaman leur portait ainsi que la production de Bali TV. Alors le Pinandita ou Pedanda me demandait mon accord pour passer sur Bali TV, expliquer la beauté de ce site, que j’avais trouvé par le plus pur des hasards, au demeurant. Mon speech dura quelques minutes devant la caméra, je remerciais les Balinais pour leur gentillesse et leur hospitalité, on m’offrit le Bali café, on s’assit, on tint conversation et on me filma de nouveau à côté d’un des trois hommes qui parlait assez longuement de ce je ne savais. Ces gens me remerciaient chaleureusement, m’offrirent le gîte que je devais refuser, mon départ le lendemain matin m’y obligeait, me dirent que je serais toujours le bienvenu chez eux. Quelle belle journée, quelle heureuse idée d’avoir pris ce chemin !
Ubud les 29, 30, 31 janvier et 1 février 2012
Me voilà arrivé à Ubud, considérée comme la capitale culturelle de Bali. Les échoppes de peintres, d’artistes en tous genres se succèdent dans les trois grandes rues, Jalan Raya Ubud, Jalan Monkey Forest, Jalan Hanoman. Les rues et ruelles se parent de leurs plus beaux atours, les Penjor dressés devant chaque maison, car le premier février c’est Galungan, la plus importante fête sur l’île, en l’honneur de la création de l’univers et qui marque le début du nouvel an, qui dix jours plus tard se termine par Kuningan.
Les superbes dentelles balinaises
Au cours de cette fête tous les dieux de Bali, y compris la divinité suprême Sanghyang Widi, descendent sur terre célébrer la création de l’univers et la victoire du bien sur le mal. Ici les créateurs foisonnent et des centaines de boutiques dont les prix valsent dans tous la gamme, proposent des peintures, des sculptures sur bois, de l’artisanat, des vêtements des créateurs balinais et toutes sortes d’autres choses. La carte bancaire peut vite être en surchauffe tellement de choses belles s’offrent à vous.
La route vers Kitamani à une petite heure de route est magnifique. J’ai emprunté les chemins de traverse et les rizières en terrasses donnaient une rare beauté aux paysages. Arrive au sommet de la colline qui offre une vue exceptionnelle sur le toujours actif volcan Batur dont la dernière éruption remonte à 1917, j’étais tout petit devant ce grandiose panorama. Bien sûr il a fallu que je prolonge l’aventure jusqu’à descendre au plus bas de la vallée pour emprunter les chemins de lave qui traversent la dernière coulée. Dans la caldeira j’avais, du pied du volcan une vue imprenable sur les cratères formés depuis les dernières éruptions. Le sol me rappelait celui du Piton la Fournaise fait de cette roche volcanique très légère et pourtant très meurtrière.
Kuta Beach les 2, 3 et 4 février 2012
J’avais quitté Ubud la culturelle, l’artistique pour une destination prestigieuse, Kuta, l’île des surfeurs, Kuta la meurtrie de 2002. Mais ici rien à voir avec ma précédente halte. La plage est une poubelle. La mer rejette sur le sable blanc les déchets que les rivières lui déversent et le reste est les détritus laissés par une foule de touristes qui polluent cette plage ainsi que les esprits. Il suffit de croiser ces filles et ces mecs la bouteille de bière Bintang à la main dans les rues. Kuta n’a rien l’idyllique et a certainement perdu son charme avec l’arrivée en masse des touristes, pour la plupart australiens. La ville est moche, le front de mer sans aucune jolie construction, mais une suite d’hôtels édifiés sans souci du beau. Hélas, j’ai prévu d’y rester deux jours avant mon retour à Penang la belle. Inutile de vous dire, mais je le fais quand même que Kuta est vraiment à éviter et que si par aventure vous deviez prendre l’avion ici, la même journée de départ suffira. C’est vraiment dommage de quitter Bali sur cette impression de gâché et de plus il pleut tous les jours, c’est la saison des pluies !
Acte VIII – Malaisie
Penang les 5, 6 et 7 février 2012
Après une journée de repos bien mérité car mon retour de Bali avait été éprouvant et mon retour à Penang nous sommes allés Bernard et moi voir enfin cette fameuse fête indienne de Thaipusam dont il m’avait vivement recommandé d’y assister. Les filles Lydie et Chloé étaient restées à la maison. Une foule considérable et multicolore déambulait dans la grande rue. Le long d’un parcours long d’une dizaine de kilomètres, des pénitents repentis accomplissant des sacrifices, peinaient à parcourir le trajet qui mène au temple sur la colline. Les flèches qui traversaient leurs joues empêchaient toute façon de parler. D’autres avec des brocs de lait sur la tête allaient pour déverser le précieux liquide qui allait purifier la statue de Murungan appelé aussi Subrahmanya, fils de Shiva et Parvati.
Près d'un million de personnes défilait ainsi sur les dix kilomètres qui traverse la ville et accompagnait un char en argent massif qui transportait la statue de Murungan, de Sri Mariamman Temple, le plus grand temple de Little India jusqu’au Waterfall Temple. En jetant des noix de coco qui éclataient et répandaient l’eau sur le sol, nous purifiions alors le parcours du char lourdement tiré par deux zébus. Au deuxième jour les filles nous accompagnaient et Chloé mon joli petit grain de riz, perchée sur les épaules de sa maman était aux anges. Le spectacle était toujours aussi époustouflant. Nourriture et boissons étaient gracieusement proposées à tous, la chaleur était suffocante, serrés comme nous l’étions au milieu de cette immense foule, mais quel bonheur.
Mon séjour à Penang est à présent terminé et c’est avec plein d’images que je retourne chez moi. De Georgetown j’ai pris le ferry pour Butterworth, d’où j’ai sauté dans un train qui m’a amené jusqu’à Bangkok une bonne vingtaine d’heures plus tard. C’est avec beaucoup d’émotions que j’ai quitté mes amis. Le voyage a été partagé avec un Américain plutôt sympa, ancien combattant du Vietnam. Je n’ai pas oublié de lui dire que pendant qu’il faisait son sale boulot, moi j’étais dans la rue, manifestant pour la paix et pour la libération d’Angela Davis, professeur emprisonnée aux US parce qu’elle aussi réclamait la paix au Vietnam. Une longue attente à Bangkok car j’avais mon vol à seulement 1h35, un dernier massage, un dernier repas thaï. Sept heures plus tard je suis arrivé à la Réunion sous vigilance cyclonique. Temps chaud, humide, ciel couvert; il fait bon de rentrer chez soi.
Epilogue
Une fois de plus, un long et fatiguant voyage. Mais que de rencontres, de découvertes. J’en reviens moins con et toujours avide de repartir, des images plein la tête, et des projets. Les fenêtres de la sagesse se referment sur moi.
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