Mes pérégrinations en Inde en 2009

Acte I - Inde

Chennai  le 24 novembre 2009

Ca y est, je suis arrivé en Inde. Chennai est une ville, énorme et ne présente pour moi guère d’intérêt. Elle est bruyante, sale, malodorante, elle m’étouffe et j’ai hâte de m’y en aller. Je dois bien me rappeler qu’ici la conduite est à gauche et que pour traverser les rues je dois avoir les yeux, les oreilles braquées dans les trois dimensions, car ici le trafic est comment dire, un peu anarchique entre les voitures, les motos, les vaches, et tout ce qui peut rouler. Pour aller prendre mes repas je traverse des tas d’immondices, j’enjambe des caniveaux dégoulinant d’eaux d’une puanteur peu supportable, je saute par-dessus les poubelles en me pinçant le nez tellement l’odeur est fétide. Un vacarme, un brouhaha incessant me torture déjà les oreilles. De nombreux mendiants dorment à terre, au milieu de tout cela et dans une indifférence générale. Les gens travaillent sur la rue, les trottoirs, partout où il y a une place, c’est incroyable ! La vie, pour moi évidemment n’est pas chère et les restaurants, végétariens ou non, sont des endroits où je fais toujours des rencontres agréables et où la nourriture proposée est bonne. Je mange pour environ 150 roupies et mon café à 8. Mon guest-house n’est lui aussi pas très agréable du genre un peu sordide, un peu cher, un peu sale mais mon départ pour Mahäbalipuram est pour demain. J’ai bien négocié mon transfert avec un touk-touk et deux jours dans un bouge n’est pas la fin du monde.

Mahäbalipuram   le 26 novembre 2009

Deux heures environ de touk-touk et de Chennai me voilà à Mahäbalipuram. Station balnéaire sans doute à la mode, un Juan les Pins local. La ville est en reconstruction et partout les rues sont défoncées, les égouts débordent et la superbe plage où les bateaux de pêcheurs sont sagement alignés en attendant le prochaine sortie n’est que détritus, amas de poubelles, sacs plastique et jonchée de rats crevés. Apres m’être baladé pour quelques prises de vue, je me suis fait rabroué pour avoir pris des photos d’une star locale naissante, alors que le film était en tournage. Deviendrai-je paparazzi ? La façon dont on m’a interpellé ne m’ayant pas plu, je me suis fait entendre de mon "typical frenchy english accent", non mais... * point d`exclamation. Malgré cela je reste sous un charme certain. Les villageois, quand même intéressés de me vendre leur labeur, sont très courtois et très friands de questions à mon égard. Ils me sollicitent souvent pour que je les photographie et à vrai dire je m’y prête bien volontiers. J’ai tout mon temps à leur accorder. Ce qui me surprend plus que tout, est cette débauche de couleurs vives et chatoyantes, de toutes ces femmes en sari et aussi de ces hommes qui portent comme une espèce de paréo dont je ne connais pas encore le nom. Peu de jeunes filles en jeans aucune en mini-jupe et c’est tant mieux. Je ne risque pas d’être excité à la vue d’une petite culotte ! Ce matin, revenant de visiter le temple, une nuée de jeunes enfants m’ont gentiment assailli et la photo de groupe fut prise. Plus grand-chose à faire ici, donc demain je prends le bus pour Auroville, les cheveux coupés ras, et ravi de cette halte. Je me refais une santé. Hasta la vida siempre.

Auroville et Pondichéry  le 27 novembre 2009

Me voilà parti pour Pondichéry. Je descends du touk-touk et vois une jeune femme européenne qui attend comme moi, le bus. La conversation s’engage, elle est québécoise, nous nous asseyons côte à côte, bavardons de nous, de tout, de rien, rions et les deux heures de trajet passent à une vitesse trop rapide. Naturellement le bus ne stoppa pas pour que je prenne mon chemin vers Auroville mais nous amena de facto à Pondichéry. Tant mieux puisque ma rencontre était vraiment plus qu’agréable. Elle avait un Nikon D80, ce qui me fit plaisir, puisque j’avais affaire à une connaisseuse. Le klaxon tonitruant n’arrivait pas à me détourner de cette plus que charmante rencontre. Arrivés à destination, nous sommes allés déjeuner ensemble, dit au revoir et chacun a suivi sa route. Il y en a des moments comme celui-ci dont on se rappelle, qui change la journée puisque je vous en parle. La quitter a été contrariant. J’espère la revoir sur la route, elle paraît épatante. Je suis finalement arrivé à Auroville et fait la connaissance d’Amudha et Sundaram qui m’hébergent chez eux. Vraiment sympas et accueillants ces gens. Lundi, le travail des autochtones reprendra et je ferai mes photos. Auroville est une entité vraiment à part et j’ai encore bien du mal à cerner les tenants de ce mode de vie. J’en apprendrai plus au fur et à mesure de mes rencontres aurovilliennes.

Pondichéry  le 30 novembre 2009

Ce matin j’ai pris un taxi qui m’a amené au marché de Pondichéry car Amudha m’a conseillé d’y allé, ce jour étant un jour particulier de grand marché. Circulant au milieu d’une multitude d’étals, odorant de toutes les odeurs d’épices, de fleurs, de poissons et d’autres, d’un dédale d’allées multi couleurs, j’ai pris de belles photos de tous ces marchands qui se prêtent volontiers à la prise de vue. Le marché est grand, j’y suis resté longtemps, j’adore... Ensuite ce fut la visite du quartier français, de la promenade du front de mer, le "Malecon" pondicherien. Mon repas de samoussas, de friands, à 21 roupies fut pris dans un bouge, endroit où je pense vous ne seriez allés. J’aurai bien aimé partager ces moments avec Josée Anne, ma rencontre d’un jour, mais point de Québécoise ; dommage. Je me sens un peu seul.

Auroville  le 1 décembre 2009

 Aujourd’hui je suis resté à Auroville pour filmer les couturières qui travaillent pour l’association "Pondy Patch" dont s’occupent Jean-Paul et Francine. Le soir nous sommes allés avec Sundaram, mon hôte, filmer les enfants qui vont a l`école du soir "Night school" de 18 heures à 20h30. Quelles leçons à prendre de la part de ces gens ! Ces femmes qui travaillent assises à même le sol pendant de longues heures, ces enfants dont la volonté d’apprendre est insatiable et si forte, assis à terre eux aussi, démunis de tout ce qui fait de nos écoles aujourd’hui, dans une semi obscurité, m’accueillent avec tant de gentillesse que cela demeure émouvant. Tout sourire est sincère. Ils me chantent une chanson de bienvenue, écoutent en silence et en respect, regardent avec ravissement le résultat de mes prises de vue. Il y a encore d’autres classes à photographier, d’autres visages, beaucoup de choses à apprendre. Ce dimanche aura lieu une fête bien spéciale consacrée à l’entrée dans la vie d’adulte d’une de ces jeunes filles qui vient à peine d’avoir ses premières règles. Drôle de coutume, drôle de mœurs, c’est une autre vue de la vie. On verra cela plus tard.

Pondichéry le 3 décembre 2009

Une journée ordinaire. Lever tôt, taxi vers Pondichéry. Le marché encore une fois, le front de mer de même et ravissement encore et encore.

Auroville le 4 décembre 2009 

Le soir nous sommes allés à nouveau visiter trois autres écoles et ce fut une fois de plus, de la part de ces courageux enfants qui de jour travaillent à améliorer l`ordinaire d’une famille pauvre, et qui le soir vont étudier, un accueil plein de rires, de chansons, de sourires, de serrement de mains dont on se souvient. Sincèrement une vague d’émotions.

Auroville  le 5 décembre 2009 

Voilà encore deux écoles que j`ai fixées sur mon Nikon (pub) et toujours autant d’émerveillements. Quand nos enfants veulent être à la mode, envoyons les voir ce qui se passe en ce monde ! Mais pour une fois, c’est dur, je me tais et je laisse place aux images. Ce qui me paraît évident, c’est que je ne reviendrai pas indemne de ce voyage.

Auroville  le 6 décembre 2009 

Le tour des écoles terminé, nous sommes Sundaram et moi allés au mariage. Comme tous les mariages du monde, sauf que la fête dure deux jours avec une longue suite de rituels. Epouse, elle ne le sera qu’au deuxième jour, le mariage pourra alors être "consommé". Des couleurs encore et encore et les femmes toujours séparées des hommes.

Auroville  le 7 décembre 2009

Le lendemain dimanche ce fut la grande fête où la vedette était une jeune fille de treize ans qui entrait dans sa vie de femme. Elle venait d’avoir ses premières règles. Fête énorme où à nouveau les rituels se succédaient, accompagnés d’une musique jouée par quatre musiciens. Je me serais cru à un mariage. Cette fête était aussi l’expression de montrer à tous que l’on pouvait épater le village, les amis, connus ou non, sans oublier les gens riches et importants.

Madurai  le 8 décembre 2009 

Aujourd’hui je suis à Madurai et l’endroit Internet est si glauque que je parts et poursuivrai ailleurs ma narration. Quelques jours plus tard...Madurai avec plus d'un million d'habitants n’a pour moi pas grand chose d’attirant. Beaucoup de temples, partout, dont celui de Mînâkshî, magnifique où des files ininterrompues de fidèles se pressent chaque jour, jusqu’aux heures avancées de la nuit et celui sur le lac, Mariamman Teppakkulam Tank. Sinon, les rues sont sales, très sales, bruyantes, malodorantes, les gens sont nu-pied, marchent sur les crachats, et les merdes de vaches qui partout déambulent librement. Pour se fondre dans les décors, quelques inconscients touristes vont aussi nu-pied; quels cons ! Et puis ces rabatteurs trop insistants qui espèrent vous convaincre d’avoir la plus belle vue sur le temple, à condition de pénétrer le magasin dans lequel ils ont commission, de gravir les étages et d’être solliciter par les vendeurs et de faire des achats. Usants, fatigants ils me font perdre patience. Je m’y suis fait prendre une fois mais pas deux. A Madurai la nourriture est bonne, variée et pas chère à vrai dire. Je dîne pour moins de 10 roupies dans la feuille de banane et avec les mains ; ni fourchette, ni cuillère, ni couteau, ça me convient. Visiter les cuisines est hallucinant, ragoûtant. Auprès du temple, les gens, innombrables m’enserrent, me pressent, me bousculent pour aller accomplir leur foi, dans un incessant brouhaha, de klaxons d’autos, de camions, de touk-touk, de bus et de vélos. C’est un vacarme monstre. Je suis et reste étonné de cette dévotion dans cette Inde qui se veut moderne où les femmes ne sont qu’en réalité vouées à un rôle de procréatrices. Une vie de façade où l’arrière-boutique est bien triste. Le sexe des enfants des femmes enceintes reste tu, car avoir une fille est souvent la cause d’un avortement prématuré pouvant se faire jusqu'a 6 mois de grossesse. A la naissance d’une fille, les mères sans scrupules se "débarrasseront" de leurs encombrantes progénitures. Des charniers existeraient en grand nombre, ma t’on dit et l’Inde atteint un déficit de millions de femmes. Pauvres hommes ! Quelle est donc cette religion qui ferme la porte des libertés individuelles de chacun ? Trouver ici un accès internet est aussi aisé que de chercher une goutte d’eau en plein désert et c’est de ma chambre que j’écris, sous les cris des corbeaux, ce que je frapperai plus tard sur un clavier.

 Les dangers du train en Inde 

Kochi (Cochin)  le 10 décembre 2009

Allongé dans un bus «semi-sleeper», je ne dormais que d’un œil et d’une oreille quand soudain je suis réveillé par un bruit de froissement de tôle. Nous venons de percuter quelque chose, le bus fait une embardée, vacille, une peur m’envahit et me quitte aussitôt ; le bus était stabilisé et arrêté, ouf, quelle trouille ! Heureusement que nous roulions lentement. Le chauffeur va voir les dégâts, remonte au volant et repart. Que s'est’il passé ? Je l’ignore et sans doute pour toujours. La ville plus loin, nous changeons de bus ; bizarre. Arrivé tôt à Cochin, je prends un touk-touk qui m’amène à Fort Kochi, où je trouve une chambre dans une villa, négociée à 400 roupies. L’épaisseur du matelas a la valeur du smic et celui-ci est aussi dur qu’un jour sans pain ; mais bon, je m’habitue au rudimentaire. Le Nikon sous le bras, me voilà tôt parti. Surprise, Fort Kochi, où débarqua Vasco de Gama est de construction de style portugais, propre et surtout très calme. Le bord de mer est assez animé, avec ses pêcheurs chinois qui remontent leurs filets. Drôle de système qui est fait d’un balancier construit de lourdes poutres de bois, remonté la force des bras, aidé par un contrepoids fait de gros cailloux. J’avais déjà vu ce type de pêche au Vietnam. Beaucoup de touristes, mais point de harcèlement de la part des marchands qui ouvrent boutique. C’est agréable. Les tours opératoires proposent quelques trips, mais un peu cher pour mon budget. Tant pis pour les "backwaters" et les pachydermes par ailleurs que j’ai déjà chevauchés en Thaïlande. Ce stop à Fort Kochi relève un peu la sauce fade de mon séjour en Inde. Mais ici comme avant, point de gens festifs, point de cette joie que j’ai ressentie ailleurs comme en Thaïlande ou à Cuba. Les nuits ne sont guère chaudes, les bars ferment tôt, et il est rare de festoyer. Ma rencontre avec des français, fait que ce soir je me couche tard et demain je parts pour Coimbatore. Easy, no ?

Coimbatore  le 13 décembre 2009

Levé très tôt en catastrophe, j’ai failli partir en oubliant mes lunettes ! Obligé de faire demi-tour. Une nana, blonde de je ne sais où, est elle aussi en partance. J’engage la conversation par un good morning et nous voilà assis côte à côte pour quelques heures de bus. Arrivés à Coimbatore nous décidons de partir ensemble à la recherche d’une chambre. Après avoir essuyé de nombreux refus pour cause de "full" nous atterrissons dans un endroit plus que sordide où encore une fois la non amabilité de tenancier nous fait monter sur nos chevaux. Please, thank you, good morning be not Indian. Et merde ! Finalement nous passons, Reianna et moi la journée à déambuler dans les rues, à faire des photos, de cette ville guère attrayante et si peu sympa ; mais avec un appareil photo les sourires apparaissent et les visages s’éclairent. Reianna s’avère être une fille vraiment gentille. Nous discutons de nos parcours et finalement nous décidons de continuer ensemble vers Ooti.

Ooti  le 14 décembre 2009 

Perchée dans la montagne Ooti est une petite ville, où une fraîcheur matinale nous accueille. Nous trouvons une chambre au dernier étage d’un charmant hôtel et par pure galanterie je laisse la chambre avec super vue à Reianna. Normal, I am French and she’s a woman! Ooti est un vrai dépaysement. Partout ce n’est que sourire, que gentillesse. Point de harcèlement, si ce n`est que pour nous solliciter de prendre quelques photos, chose à laquelle nous nous plions de bonne grâce. Le second jour passe avec cette inconnue est vraiment un plaisir. Nous parlons beaucoup et rions aussi de bon cœur. Le lendemain, nous avons décidé de partir faire un treck avec la promesse alléchante de voir des tigres. Après plusieurs « pit-stop » peu intéressants nous nous sommes écartés du groupe pour aller voir où les gens vivent. Quel accueil, quel gentillesse encore de la part de ceux qui n`ont pas grand-chose. Une famille nous invite à prendre le thé, une autre à déjeuner ensemble, mais nous sommes, hélas contraints de refuser car le bus klaxonne déjà pour le départ. La route traverse une forêt assez dense et nous arrivons à l`entrée du parc national. Des singes, des buffles, des faons à l`état sauvage se dévoilent à nos yeux, quand soudain, tapis au bord d`une marre, un tigre apparaît. Calme, serein, tranquille il nous dévisage de toute sa beauté, point apeuré comme s`il était la volontairement exprès pour la photo. Evidemment mal placé dans le bus je n’arrive pas à prendre un bon cliché ; tant pis. Le lendemain nous avons passé la journée à arpenter les ruelles étroites et pentues d’Ooti et nous avons déambulé dans le marché où tout le monde nous a réservé un accueil chaleureux. Quelle belle journée. Le soir, rentrés à l’hôtel, nous avons échangé nos adresses, dit un au revoir. Reianna continue sa route vers Chennai et la Nouvelle Zélande, moi la mienne vers Mysore avec la promesse de se contacter plus tard ; encore une belle rencontre.

Mysore   le 18 décembre 2009

Je suis à Mysore. Jolie ville où je reste trois jours à visiter le marché, les temples, le superbe palais du Marahaja. Comme toutes les villes de l’Inde, je suis abasourdit par ces bruits incessants de klaxons ; c’est à croire que les chauffeurs ont le doigt collé sur l’avertisseur qui n’avertit plus tellement il est omniprésent dans la tête de ces abrutis de chauffeurs de bus et touk-touk. C’est pour moi un véritable enfer. Vivement Goa et ses plages ! Je suis resté une après-midi à déambuler dans le vieux marché où une fois de plus mon Nikon à la main, j`ai été sollicité maintes fois par ces vendeurs de tout et de rien, avec des sourires et ravis de se voir en photo. Des couleurs à ravir, de toutes les couleurs. L`Inde est certainement le pays de la couleur, des couleurs.

Palolem Beach (Goa)  le 21 décembre 2009

Je suis arrivé au terme de mon voyage dans le sud indien. Apres être resté a Mangalore une seule nuit afin de me reposer d’un voyage de 7 heures épuisant fait en bus à partir de Mysore, je me suis levé tôt pour quitter cette ville encore une fois de plus étouffante. Inutile de rester plus de temps ici, où il n`y a rien à voir, ni a visiter. Parti en catastrophe, j’en ai oublié mon rasoir électrique. Tant pis, mes rasages deviendront mécaniques. Une fois encore mon chauffeur de bus avait le doigt collé sur le klaxon et je conduisais avec lui, car ce connard risquait nos vies à chaque instant. Déjà que la façon indienne de se comporter au volant a de quoi mettre les jetons, là c`était des coups de billard à chaque instant. Passe, ne passe pas, pair, impair, noir et manque. Bingo ! La voiture que le bus a percutée, heureusement sans blesser quiconque, a été rétrécie en sa largeur de quelques centimètres et ce sur toute sa longueur. Mon deuxième accident. Arrivé en fin d’après-midi à Goa Sud, plus exactement à Palolem Beach, je m`installe dans un bungalow rudimentaire mais correct. Un peu cher de 500 roupies, mais le privilège d’être sur la plage se paie ici comme ailleurs. Un peu de calme, ouf.

Hier le 26, après avoir flemmardé trois jours sur la plage de Palolem, non sans avoir comme tous, fait ma gymnastique quotidienne, je suis allé me balader vers Goa nord, à Panjim où la ville de style portugais a conservé un patrimoine architectural important. La visite s’est poursuivie vers Old Goa où une profusion d’églises et de bonnes du curé se présentent à moi, l'athée ! Sur le chemin du retour je me suis arrêté à Vasco de Gama City et rien à voir si ce n`est qu'une ville sale et en ruines. Aujourd`hui 27 pour mon dernier jour à Goa, j'ai visité la plage de Colva très longue, où une nuée de gens se pressent à faire un vol en parachute ascensionnel ; je me serai cru a Pattaya. Demain je prendrai le train pour Mumbai, halte obligatoire avant de me rendre à Udaipur. Les trains sont bondés en ces fêtes et le voyage risque d'être pittoresque.

Mumbai (Gare de Panvel)  le 28 décembre 2009

Je suis parti au petit matin de Goa via Margao où j'ai pris le train pour Mumbai. Surpris en pleine nuit dans mon sommeil, j'arrive à Mumbai, plus exactement à Panvel une des gares de Mumbai située je ne sais où et je suis obligé de faire confiance à un touk-touk qui me dirige vers un hôtel dont le prix de la chambre est bien cher de 700 roupies. Je n'ai pas le choix à cette heure si avancée de la nuit et nulle envie de partir à la recherche d'une chambre bon marché dans cet endroit isolé et sinistre. De bonne heure le matin je retourne à cette même gare afin d'acheter un billet et de partir le plus tôt possible de Mumbai où je n`ai aucune intention de m'attarder. Aujourd`hui impossible me dit le préposé mais demain 29 c'est Ok me dit'il sans plus d`information. Je dors une nuit de plus dans ce trou perdu de cette immense ville de douze millions d'âmes et de plus de 100 km de long et je mange même dans ma chambre car il n’y a point de restaurant, ni à l'hôtel, ni ailleurs dans la rue. Au petit matin je suis obligé de prendre un taxi qui m'amène à la gare de Bandra distante de 40 km, où a lieu le départ des trains pour Udaipur.

Mumbai (Gare de Bandra) le 30 décembre 2009

Arrivé à Mumbai je demande à plusieurs personnes comment m'y prendre pour trouver mon coach (wagon) et donc ma place. Un parmi les autres me dit alors que j`étais en "WL", qui veut dire waiting liste. Je me demande comment faire et si je vais partir. Après deux heures d`attente, le train arrive en gare et pour la première fois je vois un préposé en costume SNCF qui me confirme alors, que je suis en "waiting liste" et dois me rendre au New Building pour faire confirmer ma place. Un jeune étant dans la même situation au même moment se joint à moi et via le new building où après une course contre la montre nous apprenons que de la 65 ième place nous descendons à la 32ième, mais toujours en liste d`attente. La colère me prend, car personne ne m'avait dit que j`étais en "waiting list". Avec ma rencontre je décide de prendre le train malgré tout. Nous montons à bord et recherchons une place libre. Assis au milieu d`Indiens, ceux-ci nous demandent à voir nos billets pour situer notre place et voyant que nous sommes en "w.l." décident de nous aider à trouver une place en intervenant auprès du contrôleur. Vraiment gentils ces gens. Nous parlons, le temps passe, ils nous offrent à manger et à boire. L'arrivé du contrôleur ne fait pas changer les choses et le train étant bondé en ces fêtes il nous trouve une place provisoire, en attendant.... Nous essayons de dormir et en pleine nuit nous devons, avertis grâce à nos amis d'un jour, changer de wagon car le train va être coupé en deux pour des destinations différentes. Nous passons deux heures debout entre deux wagon, entre deux toilettes d'où une odeur d'urine qui envahit nos poumons. Oh, dure nuit. Vers trois heures du matin nous changeons de wagon et quittons nos amis qui nous furent d'une aide si précieuse. Arrivés dans un nouveau wagon nous reprenons la recherche de places assises. Là encore une famille nous cède leurs places pour que nous puissions nous allonger. Trois heures de demi sommeil et nous sommes arrivés à Udaipur.

Udaipur  le 31 décembre 2009

Mon nouveau compagnon de voyage, brésilien de Sao Paulo ayant déjà sa réservation faite, nous nous séparons et me voilà en quête d`une chambre. Eureka mon guide de touk-touk me trouve un super endroit.

La visite tôt le matin commence et je découvre une ville étonnante, belle, faite de ruelles où une vache n'y retrouverait pas son veau. Des temples, le marché, les maisons aux constructions si typiques du Rajasthan font de Udaipur une cité à part. Depuis trois jours, nous avons le Brésilien et moi visité cette ville où comme à Ooti les gens sont d`une extrême gentillesse. De nombreux palais à voir, de nombreuses constructions à découvrir. Hier, notre rencontre avec une jeune chinoise nous a fait passer la journée ensemble. Voyager est vraiment un moyen extraordinaire de rencontrer les autres gens de notre si petite terre. Olivia et Jeremie jeune couple de français, vraiment charmant font d'une année sabbatique, un tour du monde. Ici tout est charme. Demain je partirai pour Jaisalmer, ville à la porte du désert.

Jaisalmer  le 4 janvier 2009 

Partis tôt le matin en bus, nous nous sommes arrêtés à Jodhpur pour changer de bus. Je n`avais pas de place en "sleeper", le voyage était difficile, et le changement de bus à 4 heures du matin, par un froid glacial n’arrangeait rien. Arrivé tôt, j`ai trouvé un hôtel vraiment sympa, au beau milieu de la forteresse avec une chambre toute de pierres anciennes faite. Jodhpur, ville fortifiée est une ribambelle de ruelles étroites, située au milieu du désert, à distance respectable du Pakistan, mais suffisamment prés pour que l`armée surveille, surtout par ces temps de tension extrême, par le ciel, sa frontière. Les vols d`avions supersoniques sont incessants ; Michel je pense à toi. Le lendemain matin, je suis parti en safari avec Ruth, une jolie Néerlandaise. Elle était fort agréable et la journée à dos de chameau avec notre guide Rhaman fut pour mes fesses et mon dos un peu rude, mais de toute beauté et d`un calme olympien. Quel bonheur. Nous avons dîné et dormi à la belle étoile, bien emmitouflés sous d`épaisses couvertures, sous un ciel étoilé digne de La Réunion. Le lendemain nous sommes repartis avec nos chameaux, le mien s`appelle Papou, à la visite de quelques villages perdus et j`ai laissé Ruth seule continuer son trip de trois jours. Le voyage a été fantastique, mais je dois avouer que, moi si méfiant et prudent dans mes négociations, je me suis fait arnaquer d`une force que j`ai encore du mal à comprendre ma stupidité. Bon c`était super quand même.

Jodhpur  le 7 janvier 2009

Comme Jaisalmer, Jodhpur est une très vieille ville fortifiée, aussi faite de ruelles très étroites où les "rickshaws" s`entrecroisent à coups de klaxons ; quel bordel ! Ma première nuit fut courte, entrecoupée du vrombissement ininterrompu des sirènes, des trains en gare toute proche, encore des rickshaws, et de toujours l'appel à la prière qui réveille tous les musulmans et le reste de la ville à cinq heure du matin. Inutile de venir en Inde, chercher le calme et trouver le repos ; mission impossible. Cette journée a été consacrée à la visite du superbe fort où pour une fois, l`entretien est assuré ; une vraie merveille. De nombreux trésors y sont conservés. Rencontre avec une française d`origine algérienne, qui semble avoir un caractère bien assuré, bien trempé, mais vraiment sympa ; échange de "mail-adress" et promesse de se revoir sur le net. Puis retour au marché où le Nikon crépite. La ville bleue ainsi nommée, à cause de cette belle couleur qui orne la plupart des maisons est superbe.

Pushkar  le 8 janvier 2009

Après un voyage de six heures en bus, quinze minutes dans le "seven" petit triporteur collectif et trente en bus d’état (50 places... 150 passagers) de Ajmer, me voilà à Pushkar vers 19 heures. Autre ville superbe ; j`ai vraiment de la chance dans mes choix, tellement les sites à voir dans cette Inde géante sont si nombreux. Malgré le lac asséché par le gouvernement pour cause d`insalubrité et la promesse de travaux d`assainissement, les touristes peu nombreux comme à l’accoutumé se pressent dans cette jolie cité où les maisons sont vraiment très belles, mais comme souvent non entretenues et c`est dommage. Les ruelles emplies d`échoppes en tous genres sont étroites et le croisement avec les vaches peut être difficile. De nombreux fidèles se pressent sur le "ghat" pour accomplir leurs dévotions et n`hésitent pas à prendre des bains dans une eau glacée et insalubre. C’est étonnant, c’est beau. De nombreux mendiants, de femmes avec des enfants, des joueurs de "rawan hatha", demandent à être pris en photo, moyennant quelques roupies. Naturellement je refuse tout de go. Surpris, au détour d`une ruelle je rencontre à nouveau cette belle algéro-française dont j`ai oublié le prénom, ah si Rahina, mea culpa. A ce soir on s`est dit peut être. A la guest-house, je rencontre deux jeunes françaises, cela me fait du bien car l`anglais bof...nous allons dîner les deux derniers soirs dans une gargote à prix vraiment cheap. Sympa ces deux nanas ! Le jeudi matin, bye bye via Jaipur.

Jaipur  1e 12 janvier 2009

 Grosse ville de quelques millions d`âmes, la ville rose ainsi nommée car toute la partie vieille ville est faite de maisons aux couleurs plutôt ocre que rose, est une suite de bâtisses bordant quatre grandes avenues qui entourent le City Palace, grosse fortification, où les "rickshaws", et autres engins se croisent à coups d`avertisseurs bruyants. De nombreux mendiants et mendiantes, jeunes et vieux me sollicitent toujours pour quelques roupies. Une misère s’entassent là, autour de moi, au bord de la rue, sur les trottoirs, à même le sol au milieu d`immondices. C`est une cour des miracles. Un Indien bienfaiteur se fait presque agresser par toute une population de miséreux qui s`arrachent la moindre chose en criant, cherchant quelques bribes de rien. C`est triste, choquant, mais qui puis-je ? Jaipur est certainement avec Chenai la ville la plus sale que j`ai vue en Inde. C`est une poubelle à l`air libre, partout, et toujours les vaches qui mangent et qui chient donc partout et les singes qui sautent de nul part à nul part et qui vous défèquent sur la tête si on n`y prend pas garde. Une bonne paire de chaussures est vraiment utile. Deux jours suffiront à faire la visite de cette ville aux maisons si belles, mais si délabrées, si sales.

Agra  le 15 janvier 2009

Venu à Agra pour enfin voir le Tahaj Mahal, je reste encore sur ma faim. Depuis deux jours une épaisse brume glaciale a envahi la ville et le ciel ne se découvre qu’en fin d’après-midi. J`ai donc le premier jour, visité le bazar, où l`on se croirait au moyen âge. Les voitures y côtoient les charrettes tirées par les chevaux, les pousse-pousse, les tonitruants touk-touk, les autos et motos, tout cela dans l`insalubrité constante de ces villes indiennes. Mais comment font-ils pour vivre, supporter toute cette saleté et rester aussi zen qu’ils le sont ? Eureka, le tant attendu monument se dresse devant moi comme le symbole d`un amour éternel. Trop de monde, un prix d`entrée (750 toupies) exorbitant, un ciel plutôt grisâtre avec quelques timides percées de soleil, un temps compté pour la visite qui se termine à 7h30 ne me font guère apprécier comme il se devrait cet endroit si majestueux et si beau. Je l`ai vu, j`y étais.

Bénarès  le 19 janvier 2010 

Les bûchers sont nombreux au bord du Ganje, les corps brûlent, les cendres dispersées au fil de l`eau. C'est une fin. Bénarès est une ville à part où les gens viennent se purifier, se laver, dans une eau glaciale, dans laquelle se déversent toutes les saletés de la ville au milieu des fleurs jetées en reconnaissance, en hommage de je ne sais pas quoi. Toute une population hétéroclite se presse au bord de ce fleuve qui incarne tant de choses aux yeux de ce peuple. Difficile pour moi de comprendre, je suis si ignorant et ce n`est pas mon anglais qui va m`aider. La vielle ville est de ruelles très étroites où règne un certain calme à côté de la rue principale où un brouhaha incessant, une intense circulation, m`agressent. Les piétons et véhicules en tous genres, qui vont de la charrette tractée par des chevaux, aux rickshaws et auto rickshaws, aux pousse-pousse, aux autos et motos se pressent dans un désordre confus. Mais ça passe toujours et sans violence verbale, sans cris injurieux, dans une entente presque parfaite. Mais par Shiva, Ganesh et autres, comment font'ils ? Je suis si abasourdi de ce bruit infernal et constant.

Delhi  le 21 janvier 2010

Je suis à Delhi, l`énorme cité. Pour deux nuits je loge dans un hôtel dans le quartier très touristique de Pahar Ganj. Des ruelles très commerçantes où une nuée de touristes viennent faire leurs achats. Peu de photos à faire, et aujourd’hui la route pour aller visiter le Red Fort et la mosquée était fermée par les militaires. Why ? I don't know. Demain lever de bonne heure, j'ai un avion à prendre et rejoindre ma chère île où je vais pouvoir enfin dormir, avoir chaud et retrouver mes habitudes. Voyager est usant, éreintant, mais quel bonheur.

Mais de quoi se plaignent`ils, nos marmailles ?

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