Quand le Cambodge se lèvera t'il de se son hamac

 

Au cours de mon dernier voyage au Cambodge, j’avais décidé de m’installer à Kampot, petite ville bien tranquille que j’avais visitée l’année d’avant, après avoir pérégriné dans tout le pays, de Siem Rep à Phnom Penh en passant par le Ratanakiri, le Mondolkiri et les provinces tout autour du lac “Tonlé Sap”. La ville traversée par une très jolie rivière, la “Kampot River”, était à quelques pas de la mer, séparée d’elle par Fisching Island. Un matin, alors que je roulais à moto sur la rive gauche de Kampot River, j’étais attiré par une pancarte qui proposait des terrains à vendre et maisons à louer. Je rencontrais la jeune propriétaire qui louait des villas hélas, beaucoup trop chères pour ma modeste future pension de retraité. Au cours de notre conversation je lui disais que j’étais manager en hôtellerie restauration, mon expérience bien éprouvée valait bien toute absence de diplôme. Elle construisait une guesthouse, me dit alors qu’elle avait besoin d’un manager, mais qu’elle n’avait pas les moyens de le payer. Je repartis, quand une idée me traversa la tête. De retour à mon hôtel, j’étais sous le charme et après deux bonnes nuits de sommeil qui me portaient conseil je retournais la voir. Peu de temps après, nous nous sommes accordés sur la façon dont j'allais travailler, les conditions nécessaires et je me mis au labeur. Je devais mettre en place toute une organisation, le challenge me plaisait, j’allais me réaliser. Pas toujours faciles, les rapports avec ces Cambodgiens qui ont des méthodes de travail plutôt archaïques, des mentalités asiatiques bien sûr très difficiles à comprendre pour l’occidental que je suis et de plus, très cartésien. De toute façon j’ai tout mon temps pour apprendre, comprendre et changer pour ce qui sera le mieux. En attendant de prendre possession de ma nouvelle demeure, je devais faire quelques travaux qui consistaient à brancher le courant électrique, faire arriver l’eau du puits et donner un bon coup de balai car la case est longtemps restée inhabitée. Trois semaines plus tard, j’emménageais. Ma case est en bois, des fenêtres à chaque mur, une grande terrasse, montée sur pilotis, avec le toit en feuille de palmiers, un vrai bonheur. Cinq hectares de terrain autour de moi, des manguiers, durians, bananiers et autres arbres fruitiers, les buffles qui vont au champ le matin, les vaches qui s’abreuvent dans l’énorme jarre au pied des escaliers, le chien qui vient marquer son territoire et une flopée d’animaux qui chantent, sifflent du soir au matin, sans oublier mon nouveau copain, le gecko dont entre ma patronne imite parfaitement le cri. Puis j’ai du quitter tout cela bien tristement, je suis retourné chez moi à la Réunion.

Me voilà arrivé à Kampot. Après un fatiguant voyage qui de la Réunion m'a déposé quelques heures à Kuala Lumpur pour enfin me poser  à Phnom Penh. Que je n'aime plus cette ville devenue surpeuplée, bruyante, polluée et où les 4X4 rutilants pullulent . Mais à qui appartiennent 'ils dans ce pays où le salaire moyen n'est que de 50  à 60 dollars mensuels ? Ah oui j'oubliais que les anciens khmers rouges n'ont pas totalement disparus et qu'ils occupent des places hautement placées dans la gouvernance et l'économie et qu'évidemment la corruption règne ici en maître. Des ouvrières du textile, employées d'une usine  dont le patron est un Chinois, se sont vu octroyé une substantielle augmentation, mais après une longue lutte, une grève de la faim! J'ai payé le prix exorbitant de 920 euros d’excédent (14 euros le kilo) de bagages avec cette super compagnie aérienne qui ne répond pas au téléphone ni au mail je veux dire Air Mauritius et qui n'offre pas de masque pour protéger les yeux la nuit quand les lumières vous aveuglent. La soirée après un bon dîner commençait dans un premier salon de massage d'où je ressortis peu ragaillardi par les mains peu expertes qui avaient trituré mon dos bien fatigué et finissait dans un second salon d'où je ressortais plus détendu. Le lendemain était consacré à l'achat d'un écran pour mon PC et au retour sur Kampot où je suis arrivé vers treize heures.

Les choses ne se passent pas tout à fait comme elles étaient prévues, mon job ne se réalisant pas tout de suite. Kléa a décidé de vendre ou de louer sa Guesthouse dont elle n'arrive pas à finir les travaux portant bien avancés depuis mon départ en janvier, mais il reste tant à faire. Lenteur des ouvriers, manque de disponibilités, saison des pluies, rien n’épargne un chantier bien en mal de voir sa fin et pouvoir enfin ouvrir les portes. Tout continue, rien n'est droit tout est de travers, ce n'est pas mon problème.

Pourmoi l'essentiel est de savoir comment va se passer la suite car je suis à vrai dire un peu déçu par Kunthéa qui se montre très indécise quant à Kampot River Sun; elle vend, elle loue, elle continue, rien ne lui convient tout à fait, mais son amour de l'argent lui imposera ses choix c'est certain. Il est évident qu'elle n' plus les moyens de continuer des traveaux qu'elle n'avait pas prévus. Tout est fait à l'avenant, ajouté au fur et à mesure, cassé, reconstruit et tout ces modifications lui coûten une petite fortune. Aucun plan n'a éré dressé et la mauvaise qualité des matériaux et du travail de chacun est là et ralentit la progression. Les hamacs tendus de ci de là ne sont jamais bien longtemps restés vides quand ce n'est pas le chef de chantier qui n'a que le titre qui s'empresse de s'y s'allonger pour des siestes répétitives.  Les escaliers qui mènent aux étazges dont les marches ne sont en rien horizontales et présentent une pente inclinée dans le sens de la descente, sont si abruptes qu'il sera impossible aux clients de gravir les marches sans riques. Il faut donc tout casser boucher les trous et refaire des escliers extérieurs. C'est un vrai chantier ce bordel et personne ne semble préessés de finir.

Ma collaboration a cessé, Kunthéa a vendu Kampot River

Les personnages sont imaginaires et toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existantes ne serait que pure coïncidence.